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« Aie confiance… »

©Photo Xdr

Même le plus mauvais coach (j’hésite entre un des 12% de tocards ayant planté son BAC en 2019 et s’improvisant « coach de vie », un consultant fonctionnaire de l’APEC et un indécrottable généraliste de Michael Page…) sait au moins que le socle de toute démarche commerciale un tant soit peu pérenne est la confiance. 
Et donc, je me demandais, compte tenu des difficultés manifestes rencontrées par les différents intervenants pour la bâtir, si nous n’aurions pas ici le point bloquant majeur de notre Filière et, surtout, la matrice des dérives crispées, nées de ce manque, qui l’empêche de longue date maintenant de mieux fonctionner.
Prenons 3 exemples rapides et riches de sens :
1 – Le contrôle qualité
La confiance n’exclut pas le contrôle mais… au vu de la nécessité économique de limiter l’empilement des coûts à différentes étapes pour rester compétitif, elle aurait en l’espèce tout intérêt à pouvoir le faire ! 
Même si une marchandise peut toujours un peu « bouger » entre le départ station de conditionnement et la livraison plate-forme/magasin (problème de température, camion mixte, retard logistique, stockage plateforme,…), il y a tout de même un paradoxe chargé de méfiance à devoir rémunérer deux équipes qualité, à l’amont et en aval, ne se connaissant/côtoyant presque jamais, communiquant par mails interposés, et pour faire finalement le même travail à quelques heures d’intervalle. A part pour quelques enseignes britanniques qui ont du mal à intégrer que la Couronne ne règne plus sur le monde, et qui ont cru bon de réinventer l’eau chaude pour leur Earl Grey, ces équipes qualité utilisent théoriquement les mêmes outils/tests/indicateurs/grilles de lecture pour juger de la qualité d’un lot et de sa conformité aux spécifications enseigne. Et d’ailleurs, pourquoi bâtir des spécifications enseigne quand la seule normalisation est déjà plus complexe et aussi difficile à suivre qu’une interview de Houellebecq ? Et bien, c’est très simple , prenez le temps d’examiner quelques produits en rayon et vous comprendrez. Entre le pitufo de fraises d’Espagne ou Miss Camarosa planque plus de culs blancs dans le fond du plateau qu’un début juillet à trousse-chemise, les plateaux 2 rangs de pommes ou on mélange avec la 1 bis voire la 2, les mélanges de salade 4G 1er prix et MDD façon herbe à vache pour pouvoir faire toujours moins cher, les filets/girsacs de pomme de terre ou d’agrumes masquant et trichant sur la couleur de la maille… la production est très créative quand il s’agit d’en mettre un petit coup et certains produits sont aussi maquillés que Jane Fonda avant un shooting pour « Oldie but Goldie ».
Ici, le sempiternel « si on fait pas ça, on s’en sort pas et ça part à l’industrie » du pov’ petit producteur ne m’intéresse pas. Je souligne simplement le manque de confiance sous-tendant ce coûteux double contrôle. Il règne sur la Filière une ambiance type guerre des polices qui n’est profitable à personne…
2 – L’analyse cost +
Concernant la demande d’une majorité d’enseignes de recevoir avant, comme base préparatoire à la négo, les coûts de production décortiqués à la ligne, vous pensez que c’est pour le seul plaisir des acheteurs de plonger contraints et forcés dans la complexité d’un monde de la production qui n’est pas exactement le leur ou plutôt parcequ’ils n’ont plus confiance dans les éternelles jérémiades – tout augmente ma p’tite dame Michu ! – des piètres vendeurs de la production, toutes espèces confondues et quelle que soit la campagne ? Et tant pis s’ils ne comprennent pas vraiment les données tronquées fournies par la production, certains fournisseurs croyant malin d’ajouter de l’encre dans la bouteille, là encore, je note une absence de confiance. Personne ne demande à connaître le prix des ingrédients des plats à la carte d’un restaurant…
3 – Tu m’as pas envoyé tes prévs !
Troisième et dernier exemple : les fameuses prévisions que j’entends depuis un quart de siècle les stations réclamer aux vendeurs, les vendeurs quémander aux acheteurs, les acheteurs tenter de glaner auprès des magasins (pour les enseignes d’intégrés au moins…), les Chefs de rayon interrogeant chaque responsable d’îlot… c’est vraiment pour mieux commander ou plutôt pour s’assurer que le destinataire d’un volume ne va pas disparaître des lignes d’appro au premier fax de dégagement dégainé par le Van Dijk de service écumant chaque semaine les quais des ports du Nord avec ses gagneuses ? Même si la prévision en question n’a aucune valeur juridique réelle, elle peut quand même servir, en l’absence de confiance établie, pour honorer la parole donnée (Arnauld, si tu nous lis, rappelle-toi, ça ne nous rajeunit pas, la promo de Victo…).
Je pourrais allonger la liste des exemples de choses que nous subissons par absence de confiance mais ces 3 là suffisent je pense à illustrer mon propos.
Le temps est venu pour la Filière d’arrêter la partie de « Je t’aime, moi non plus » et de travailler humblement à rebâtir la confiance. Nul doute que l’on abordera le respect des spécs, la transparence des coûts de chacun (tordant au passage le cou à l’idée d’une distribution qui « se gave »…), les achats tournants et leurs ravages, mais bien d’autres thématiques encore qui nous ronge. D’ailleurs, les alliances fournisseur/distributeur type Nature’s Pride et Bama ouvrent clairement des perspectives sur ce que devient une relation quand elle est empreinte de confiance et bâtie sur des intérêts partagés…

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On serait pas devenu un peu con-combre sur les bords ?

Quand la capacité à innover d’une Filière en est rendue là, faut plus comprendre, faut prier !
Veuillez excuser mon âge avancé, j’ai dû rater quelques épisodes de la saga concombre. De mon temps, nous avions déjà différents calibres (3/4 pour le bal des débutantes, 4-5 pour les desperate housewives et 5/6 pour les aventurières).
Puis, époque et crise sanitaire obligent, ils se sont glissés dans un film plastique censé ralentir la dessiccation et la perte de poids (du concombre bien sûr !), ils ont été scotchés par lot de 3 voire de 5 pour les gourmandes de promotions, ils ont fait une place à l’inévitable référence Bio, et on a même été repêcher les gueules cassées, oubliant courbure extrémiste et excroissances singulières pour combler les amies de la nature.
Déjà de quoi monter tout un étal de concombres et organiser une visite guidée/dégustation sur fond de « Madame rêve » du très regretté Bashung.
Mais voilà que le cercle familial s’agrandit à nouveau avec l’arrivée de 2 petits nouveaux.
Dans la famille concombre, je voudrais le concombre portion (150 grammes environ par pièce) et le demi concombre tranché et filmé !
Je me demande juste :
• Quel est l’interêt pour la distribution (celui de la production peut lui se comprendre) de commercialiser ces petits concombres, vendus majoritairement à la pièce, qui vont encore faire baisser le panier moyen et la consommation ?
• Qui n’a plus la force de trancher lui-même un concombre ? A quand le pré-mâché, voire le demi-digéré ?
Il ne manque plus que le concombre Commerce Équitable élevé sous la mère et on sera au bout du bout…
Je ne sais pas si le concombre a le vent en poupe mais, franchement, on frôle parfois le ridicule. Ad libitum.

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Sympathy for the Retail

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Ouh ouh ! Ouh ouh ! Ouh ouh ! On la croyait condamnée. 
Inéluctablement poussée vers la sortie par une course à la productivité individuelle, boudée au quotidien par une génération techno-addict ne communiquant plus ses « émotions » que par picto interposé et, surtout, victime toute désignée d’une remise en cause douloureuse d’un business model luttant finalement pour rien moins que sa survie. 
Et voici que, revascularisée par une crise sanitaire qui pousse Madame Michu à sécuriser la gamelle de sa nichée avant tout, la solidarité des équipes, et la sympathie qu’elle suscite chez les clients, renaît de toute la splendeur qui a fait de la vie « d’avant » en magasin, du temps des grandes heures, un truc fabuleux, vraiment à part. 
Blier aurait demandé à Ventura d’un air nostalgique : t’as connu ?
Quand les services support se planquent plus que de coutume derrière leur écran (cette fois, certes, depuis la maison et pour une raison légitime), les hommes et les femmes « de carrelage » assurent pour que la population, qui les a pourtant honnis, puisse manger. Un peu comme avec la police au lendemain d’attentats, les pétochards cherchant tous maintenant à s’abonner en urgence à « Netflic ».
On pourrait bien sûr s’attarder sur la manière : les 1 000 € de prime (peut-être réclamés a posteriori aux fournisseurs d’ailleurs, comme contribution à l’effort de guerre) qui ressemblent un peu à la topette de gnôle que les poilus tétaient en tremblant avant de sortir bravement des tranchées pour courir s’embrocher sur les pointes en tous genres – baïonnette, casque, barbelé – de l’ami Fritz, les photos et vidéos savamment orchestrées, à grand renforts d’applaudissements et de sourires masqués, puis publiées régulièrement sur les réseaux sociaux par la Direction des Récupérations Humanistes, la démagogie après coup sur le prix de vente des masques quand tous les personnels n’en reçoivent pas toujours au quotidien, peu importe, les équipes magasin de la GMS méritent, elles, considération, respect et gratitude. 
Reste maintenant à faire quelque chose de cet élan de sympathie, encore timide et surtout fragile. A part peut-être les survivants de l’aventure Elmer Food Beat, les pékins ne se montrent pas encore aux fenêtres le soir pour applaudir la caissière de chez Leclerc et, même s’il y a fort heureusement moins de suicides d’ELS (probablement moins facile avec la scanette de service qu’avec un Sig 2022) que de policiers, à part un « merci » plus appuyé et fréquent qu’avant en direction de la pauvre plexiglassée qui officie pendant des heures en caisse, ça n’est pas encore Byzance pour la reconnaissance.
Il y a malheureusement de grandes chances qu’on retombe, dès que le Roi Virus XIX aura perdu sa couronne maudite, dans le travers « vive les carottes non lavées presque bio du père Mathieu, nous, on casse de la GMS » !
Gageons par ailleurs que cette solidarité touchante envers la population criant presque famine – ça creuse finalement de comater devant l’intégrale de « GOT » ou alors c’est juste la cambrure de la Khaleesi qui fait saliver – et inquiète d’une éventuelle rupture de rouleaux ouatés de cellulose, et aussi, restons lucides, cette solidarité… envers le chiffre d’affaires, cette solidarité donc envers la population, envers la direction et surtout entre collègues fera certainement l’objet d’une tentative de récupération « cheap » sous la forme d’un souvenez-vous pathétique, avec Curly démarqués et Crémant chaud en gobelet plastique ! 
Ça mérite mieux. Beaucoup mieux.
Certains l’ont d’ailleurs très bien compris : Leclerc qui devient « plus sympathique » que Carrefour dans certaines enquêtes, Intermarché qui tombe le masque à prix coûtant, les photos des supermarchés locaux – les grand gagnants en parts de marché – communes avec les chouchous des Français comme les pompiers… 
On n’en est pas encore aux barons régionaux venant raviver la tombe du pompiste inconnu ou à la plaque à l’entrée de la réserve rappelant qu’ici est tombée Régine en glissant sur un morceau de caissette en polystyrène de la poissonnerie, mais les part-time externalisées de la com (en clair, la maîtresse du directeur régional) travaillent déjà d’arrache-pied, c’est-à-dire 3 heures par jour, à comment récupérer tout ça.
Peu importe. À toutes celles qui ont la trace des masques sur le visage en fin de journée en caisse et à tous ceux qui ont les dessous de bras de la chemisette blanche brûlés par la transpiration, à toutes celles qui baillent devant un mauvais café à la pause et à tous ceux qui tirent trois lattes d’une roulée, cachés par le compacteur, à toutes celles et tous ceux dont on voit encore le sourire derrière le masque en fin de service : merci pour tous ceux qui vous oublieront trop vite.
On vous aime.

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Un chasseur sachant sachet…

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Vous avez déjà vu un ours s’employer à vider une ruche de son miel ? Eh bien, hier, dans mon hyper préféré, j’avais, je pense, à peu près la même élégance. Pourquoi ? Le magasin n’avait plus de gants en plastique pour les clients à l’entrée et les avait remplacés dans l’urgence par des rouleaux de… sachets ! 
Plusieurs problèmes :
1 – la nostalgie. Depuis mes emplettes dans les supermarchés russes, qui ont généralisé de longue date la technique pour laisser Madame Ivanov se servir en patates non brossées sans impact pour sa manucure, j’avais perdu l’habitude de mettre mes mains dans des sachets.
2 – le look. À mi-chemin entre les dérisoires protections contre le froid bricolées par un soldat du Maréchal Paulus, les battoirs gigantesques agités par Michael Phelps pour redevenir champion du monde et les moufles spéciales d’Haroun Tazieff pour prélèvement au bord du Nyiragongo, l’équipement donne un air curieux.
3 – l’efficacité technique. Vous avez déjà essayé de détacher les bords d’un sachet quand vous avez déjà une main dans un autre ?
Mais tout ça n’est rien quand vous arrivez au pool balance pour peser vos achats et que vous devez prendre une étiquette autocollante pour l’apposer sur un sachet en ayant les 2 mains dans d’autres sachets du même type. Comment dire… c’est un peu agaçant comme la pince à cadeaux dans les vitrines des fêtes foraines ou la boîte de corned-beef en camping du couvercle de laquelle s’est décollé – sa race – le petit ustensile prévu pour l’ouvrir !
Je dois confesser que, crise ou pas, après quelques minutes d’une pathétique tentative, les sachets/étiquettes/produits ont tous terminé à la poubelle, que les clients alentours ont pu se familiariser avec quelques expressions « tipo franchute » normalement non référencées dans la langue de Molière, et que je me suis rabattu sur… le préemballé.
Les sachets pour remplacer les gants, c’est un peu comme les chaussettes des Red Hot à la place d’une Durex Lovers Connect.

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Nouveaux aphorismes

© Xdr
  • Défense de la langue : avec la bible de la grammaire française qui s’appelle Le Bled, c’est pas gagné…
  • Vol qualifiant : j’ai beau avoir les cartes de fidélité d’une bonne douzaine de compagnies aériennes, c’est toujours la croix et la bannière pour accéder au salon VIP en raison de ce fumeux concept de « vol qualifiant ». Toujours cette impression de ne pas avoir le précieux ticket d’or de Willy Wonka.
  • Au Warm Up : Niki Lauda.

Spécial coronavirus :

  • Des avions pour rapatrier les Français du Maroc : alors frère, quel effet ça fait ?
  • L’Autriche interdit les rassemblements de plus de 5 personnes : c’est dans les années 30 qu’il fallait le faire, ça aurait évité que le petit moustachu fasse ses bêtises.
  • La France interdit les rassemblements de plus de 100 personnes : tristesse de DSK.
  • L’Espagne interdit les rassemblements de plus de 100 personnes : les familles andalouses contraintes de quitter leurs appartements.
  • En Russie, les rassemblements de plus de… 1 personne sont interdits depuis toujours et, de toutes façons, si tu sors dans la rue, tu finis en Mister Freeze direct, donc confinement facile.
  • Trump testé négatif au coronavirus : pour une fois qu’il pouvait copier un truc des Chinois.
  • Ça va mieux en Chine : tous les contaminés ont été exécutés.
  • La situation en Italie, c’est un peu comme au rugby : ils en prennent plein la g… mais ils continuent à chanter très fort. On vous aime, amis italiens, surtout ne changez rien !
  • Kill Bill. Message reçu de ma banque : « Gérez vos opérations à distance’. » Depuis le temps que les banques font tout pour nous obliger à gérer nos opérations à distance de façon à économiser sur les frais de guichet. Ils ont aujourd’hui le toupet de nous parler d’effectif réduit alors que, à part un employé de mairie provençale ou un plombier corse, personne ne travaille déjà moins qu’un banquier !
  • « Depuis, c’est balade tous les week-ends » : amusantes, les publicités des sites de rencontre pour seniors qui n’avaient évidemment pas prévu…
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Peluquería

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Une réunion préparatoire interminable, juste pour se donner les moyens d’agir mais sans agir, une prise de parole en retard (prévue à 14 h, effective à… 21 h), la cravate de travers à la Hollande, des questions alambiquées arrivées via le Dieu Wassap, pas de doute, on est bien en Espagne pour la première prise de parole du chef du gouvernement sur le Covid-19.
Mon amusement ne vient pas de là, mais du bug de la première liste des commerces qui pouvaient continuer à ouvrir, liste dans laquelle figuraient bizarrement… les coiffeurs ! D’abord, absence de besoin tant les coupes de cheveux sont stéréotypées ici. Pour les hommes : les jeunes ont la coupe footballeur playmobil faite à la tondeuse, portée avec l’indispensable barbe hipster, les vieux sont des Don Salluste chauves qui n’ont plus besoin de coiffeur depuis longtemps. Pour les femmes : l’Espagnole a de magnifiques cheveux marron foncé et longs, quasiment jamais coupés depuis toute petite, et dont elle rafraîchit seulement les pointes avant d’y glisser ses Ray-Ban Aviator. D’où a donc pu venir cette lubie de vouloir laisser ouverts les coiffeurs ? Une demande express du ministre Pablo – parce que je le vaux bien – Iglesias ? Une conséquence malheureuse de la parité dans le gouvernement ? Un copier/coller malheureux  ? On ne saura jamais, mais on a bien rigolé.

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Les raisins de la co… !

Une suractivité professionnelle m’ayant forcé à lever, à regret, la plume depuis quelque temps sur mon blog, je ne peux cependant résister aujourd’hui à l’envie de partager avec vous un petit bijou d’absurdité, à première vue insignifiant mais tellement représentatif d’une filière qui perd parfois pied.
Je vous présente… la barquette de grains de raisins à l’unité !
Nous avons fait connaissance fin décembre dans un hyper de Séville, dont je pense par ailleurs globalement le plus grand bien et auquel je suis fidèle.
Il existe en Espagne une tradition très sympa qui veut qu’on célèbre la nouvelle année en mangeant 12 grains de raisins aux 12 coups de minuit de l’horloge. Jusque-là tout va bien.
Mais, sorti du cerveau torturé d’un catman à l’humeur inventive, d’un producteur ne sachant plus quoi tenter pour tenter de créer de la valeur, d’un directeur qui a des amis en bord de mer, on ne saura probablement jamais qui a pondu ce truc.
Alors dans le désordre :
• plus de plastique que dans le visage de Cher, à un moment ou certains consommateurs font leurs achats en portant des teeshirts « Fuck plastic »,
• la majeure partie de l’emballage occultante alors qu’un grain de raisin détaché de sa rafle évolue plus vite que le programme d’Hidalgo maintenant pour la police municipale. D’ailleurs, dans la barquette, c’est un peu comme à l’Assemblée espagnole d’aujourd’hui : un mélange de vert et de marron dont personne ne veut vraiment mais, comme on n’a rien d’autre…
• conditionnement à Alicante, histoire d’ajouter des coûts de transport à ceux de conditionnement et mise en situation façon souk fin de marché,
• et, last but not least, la silhouette de la cloche stylisée pour ceux – à moins que le rappel graphique soit finalement pour eux – qui n’auraient pas compris le positionnement du produit !
On a beau être en Espagne, et en Andalousie de surcroît, pas connue pour être une région des plus stakhanovistes, je ne veux pas croire que l’action de détacher les grains de la rafle soit physiquement trop intense, ou alors le produit a été conçu pour aider les personnes âgées avec le même niveau d’énergie que le grand-père de Leatherface !
En guise de rappel au spectacle, le magasin n’ayant évidemment rien vendu avant le nouvel an, le produit est… soldé à 50 centimes en début d’année, des fois que le produit soit sous APC (atmosphère plus que contrôlée) et qu’un client veuille stocker pour l’an prochain.
Produit aberrant, prix au kg délirant, pas de vrai service, puis peur de jeter, tout y est !
À l’inverse, et pour rester sur une note positive, j’ai vu le même jour, sur une TG de citron vert (bateau, pas avion, c’est à dire moins vert mais bien plus juteux, les consommateurs espagnols connaissent bien les agrumes, eux !), simplement posée une bouteille de rhum, pour évoquer les Mojitos de la plus simple des façons. Bravo.
Et si un casse-c…ommerce des fraudes vient vous expliquer que alcool, que contact alimentaire, que je ne sais quoi d’autre, mettez-le aux huîtres. En les ouvrant pendant 8 heures pour le client, il apprendra à la fermer quelques minutes…

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Écran total

Sûr de son emprise inquiétante, notre smartphone nous informe maintenant en fin de journée du temps pendant lequel il a réussi à nous manger un peu plus le peu de cerveau qu’il nous reste. Il n’y aura bientôt plus que le téléphone pour être smart…
Où en sommes-nous ? On se réveille avec son smartphone, l’œil encore torve mais déjà avide des petits ronds rouges de notification, on feuillette sans vraiment lire, encore moins en l’analysant, une actualité déjà prémâchée en catégorie sur l’application de feu son quotidien, l’écran du GPS nous dit par où passer, puis on travaille une bonne partie de la journée sur l’écran de son ordi, en s’envoyant des mails et autres messages d’un bureau à un autre. Et on voudrait maintenant que je me convertisse à la liseuse ?
Eh bien non.
Je ne serai pas un Japonais s’arrêtant tous les 10 mètres sur le Cour pour un selfie selfish relayé automatiquement à toute la famille connectée au pays et vivant le voyage d’une vie par procuration.
Je ne me traînerai pas avec ces hordes d’ados voûtés que l’écran qui les précède et les écouteurs qu’ils ne quittent plus isolent complètement du monde en les enchaînant jour et nuit à des réseaux antisociaux. Amusant d’ailleurs de voir que, pour mieux masquer ce fil à la patte, les écouteurs ne s’envisagent maintenant que… sans fil mais en noise-réduisant les bruits du vrai monde !
Et donc, même si c’est a priori écologique, plus économique, ultra pratique quand on vit à l’étranger pour trouver des bouquins en français, adapté au mistral, au soleil et waterproof, je n’achèterai pas de liseuse !
En amour, on dit que le meilleur moment, c’est quand on monte l’escalier. Eh bien moi, pour la lecture, j’aime encore feuilleter, parcourir, picorer quelques pages papier du bout des yeux, choisir sous la pile un exemplaire encore vierge de mains inconnues et sans corne… plutôt que pointer bêtement mon index sur une énième application.
Désolé, mais pour relire – impression papier vintage – le tristement prophétique « 1984 »… je préfère mon édition de collégien que le Télécran.
Vive les vieux cons réac !

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Still got the blues

Une montre n’est normalement pas un objet anodin. Sans risquer la maxime pompeuse façon belle horlogerie du supplément Fig Mag, on peut simplement dire qu’elle nous accompagne un bout du chemin.
Celle que je porte aujourd’hui, qui n’est plus pour le coup une copie rapportée de Thaïlande, ne me donne pourtant toujours que l’heure.
Comme j’aimerais encore porter celles que j’ai eues avant. La première, une montre publicitaire tout acier Saviem, belle comme un camion, et qui me laissait le bronzage façon Polo, je l’ai gagnée en alignant 3 six du premier jet à la kermesse de mon école primaire. Ça partait bien.
La seconde était une électronique Casio, cadeau de mon grand-père maternel, qui m’émerveillait par ses fonctions révolutionnaires pour l’époque (la montre, pas mon grand-père…), et une sonnerie entraînante à la Donkey Kong, pour se réveiller. Ça continuait pas mal.
La suivante…
Il y en a eu beaucoup d’autres depuis et avant celle que je porte actuellement.
Simplement, aujourd’hui, à chaque œillade – même discrète – de ma part, elle me chuchote, comme au pauvre Raphaël de Valentin, que, du temps qu’elle donne, il m’en reste moins qu’avant.

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Thithilliez et Gros Minier

Petit ajout à mon agacement récent au sujet des stéréotypes du thriller d’aujourd’hui et des tentatives pitoyablement racoleuses des éditeurs pour tenter de faire sortir de l’anonymat l’incontournable duo de flics marqués par la vie, qui finiront par s’aimer et découvrir ce qu’ils n’auraient peut-être pas dû…
Lancement radio, à une période très concurrentielle, puisque sortent aussi les bien moins lisses Grangé et Thilliez, du dernier Bernard Minier.
Message : « Un thriller qui ne ressemble à aucun autre ! » Le genre d’accroche aussi crédible que « mains propres, tête haute » de feu le Front National ou « pas de hausse d’impôts » d’un président français. Pourquoi ? Il n’y a pas, à part peut-être un Dan Brown post Da Vinci Code, plus formaté et recyclé que Bernard Minier. Bien documenté, bien construit, pas mal écrit mais d’un chiant !
Qu’est ce qu’ils nous manquent, le patron de revue anti extrême droite et la cyberpunkette aussi boudeuse que son tatouage de dragon… Stieg, reviens, il sont devenus mous !
P. S. : j’ai vu aussi passer une pub pour « Amor », par l’auteur de « Smór ». Vivement la suite… Schmurt !

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