Archives de catégorie : Ftum, ftum !

Qu’importe le flocon pourvu qu’on ai le tire-fesses !

Vous avez noté bien sûr comment certaines enseignes spécialisées dans les supérettes de proximité en montagne refont de la pub juste avant le démarrage de la saison de sport d’hiver. En fait, je me demande pourquoi les skieurs qui ne veulent pas reprendre la voiture pour descendre au supermarché traditionnel un peu plus bas dans la vallée, sont manifestement captifs. Peu importe la gamme minimaliste et les prix élyséens, on ne va pas déneiger la voiture, qui en plus tient mal sur la route car c’est une propulsion, pour aller acheter les trois produits et demi qu’il nous manque, si ? En fait c’est la captivité du client qui m’intéresse, celle-la même qui touche le touriste à Disneyland Paris qui a eu le malheur d’oublier son pique-nique ou le voyageur TGV qui recompte fébrilement sa monnaie en s’approchant en tanguant du wagon Restaurant pour savoir si, avec 14€, il aura assez pour le café et le donut dont il rêve. Ces deux autres monopoles ne font pas de pub eux…

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La différence entre ahhh et ohh !

Samedi matin, quelques courses dans mon supermarché préféré, enfin, qui m’a un peu déçu ce jour-là. Je dois débarrasser mon chariot de vieux prospectus, les oranges à jus espagnoles, pourtant pas données, sont mal deverdies et avec des gros défauts de peau (en clair, le fournisseur à emballé de la 2), le tiers du rayon boucherie est soldé date courte, les sachets de pain Poilane sont tous mal scellés, rupture comme d’habitude sur le Perle de lait vanille et le cidre MDD.
Arrivé en caisse ‘Livraison’, personne. L’hôtesse est partie en rayon avec un client râleur pour une offre 1+1 en nouilles instantanées avec la remise qui ne passe pas. Elle revient en me jetant un ‘c’est une caisse livraison’, comme s’ils n’avaient manifestement que les mamies en phase terminale pour utiliser cet excellent concept. Créneau de livraison 14h30-16-30. Appel vers 15h30 du magasin m’expliquant que le livreur ne trouve pas et que je n’ai pas répondu quand il m’a appelé sur mon mobile. Évidemment, pas d’appel en absence. Après échange d’amabilités, le livreur repassera me cracher en maugréant mes sachets sur le pas de la porte. Look choof de La Castellane, casquette, ray-ban et pochette ridicule avec le monogramme achetées sur la place jemaa el fna, et manifestement pressé d’en finir. Comment faire d’un excellent service un flop magistral : en sous-traitant la partie la plus importante, le contact avec le client, et en allant probablement au moins cher. Même si, comme en logistique, les derniers mètres coûtent cher, ça n’est surtout pas là qu’il faut faire des économies.
Je conseille fortement à tous les distributeurs et à tous les commerçants en général de réorienter une partie de leur budget Marketing pour se payer une chose toute simple mais d’une efficacité qui fait vraiment réfléchir et progresser : le client mystère et ses rapports d’étonnement. Mêlant attentes légitimes et candeur du non financièrement perverti, il va, bien loin des pavés indigestes des consultants, simplement lister les choses qui l’ont déçu ou attiré, celles qui le fidéliseront ou le feront changer d’enseigne.

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Red bulle

En fait, la vie n’est qu’une histoire de bulles.
Les femmes en veulent des grosses en haut devant et des petites en bas derrière pour attirer les hommes. 2 ou 3 fois dans leur vie -la moyenne baisse-, elles sont génétiquement programmées pour en sentir une grossir. Elles la feront ensuite grandir une vingtaine d’années avant de la voir à son tour s’envoler avec une autre plus petite.
Les hommes, eux, pensent invariablement qu’ils en ont des plus grosses que le voisin. Ils regardent crever les bulles de leurs rêves (que le Grand Jacques avait raison…) au fur et à mesure que les années passent.
Enfin, les enfants ont quelques années innocentes à en faire avant d’atteindre l’âge adulte. Le travail n’étant plus trop à la mode, ils vont pour la plupart essayer ensuite au maximum de la coincer.
Tous attentent la bulle ultime, maligne, qui les emportera voyager trop près du tropique du Cancer.

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Tout à coup, un inconnu vous offre des choux-fleurs !

On se répète à longueur de formation que rares sont les clients ayant une liste de courses précises en FL et que, en général, ils choisissent à l’impulsion face à l’étal. Et ? Compte-tenu des défaillances chroniques sur les basiques de l’étalagisme, on oublie que si certains consommateurs le tolèrent encore et choisissent le moins pire, d’autres passent carrément leur chemin. Avec des salades défraîchies, des tomates plus fripées qu’un dimanche après-midi sur la promenade des anglais, des pommes avec la même tête que Clive Woodward, le rayon fait parfois très peu envie. Il ne s’agit donc plus ici de savoir ce qu’ils vont choisir mais de s’assurer qu’ils ne repartiront pas sans rien ou n’iront pas grossir les rangs des convertis aux légumes surgelés ou aux yogourts et barres chocolatées, eux-aussi en concurrence directe avec le fruit dessert.

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30 millions de faux amis

©Photo Xdr

Après les coccinelles, pandas, colibris et autres grenouilles, voici venir les amis des abeilles !
Vous avez remarqué combien les animaux jouissant d’un capital sympathie sont réquisitionnés les uns après les autres pour tenter de sauver le soldat Végan ? Combien on utilise leur image pour essayer de dire, parfois assez maladroitement, que tel ou tel pays, producteur ou produit est respectueux de la nature ? Alors, dans l’ordre, on a eu la petite bête à bon Dieu qui tentait d’expliquer l’agriculture raisonnée à des consommateurs ne sachant à quel saint se vouer, puis les pandas joufflus ayant manifestement délaissé le Kung-fu pour abuser de pousses de bambou hallucinogènes, les colibris, la grenouille bionique issue des cartels latinos, veillant scrupuleusement à ce que tout le monde s’acquitte de sa dette au péage marketing, et maintenant les abeilles ! Au delà de toutes ces démarches qui, j’en suis conscient, sont de vraies tentatives d’avancées, ne doit-on pas craindre que ce carnaval des animaux ne continue à laisser le consommateur dubitatif et ignorant de ce qui se cache derrière le green masque ?

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Un résident ne devrait pas dire ça…

© Photo Marché International de Rungis

Y faut rien, c’est refusé pour qualité, trop cher, c’est du sucre, pour toi prix mini-mini… vous avez remarqué comme les échanges entre les différents acteurs de notre Filière parlent finalement si peu et si tristement de produit, combien ils font assez penser à une partie revisitée de poing/papier/ciseaux ? Et aussi, comme ces expressions éculées masquent malhabilement les vraies raisons du désaccord ? Il faut en fait comprendre je ne veux pas t’acheter à toi, je n’en ai pas besoin, je veux juste baisser systématiquement le prix et, côté vendeur, je n’ai pas goûté, j’ai encore de la marge… Quand on voit à quel point les consommateurs sont pendus aux lèvres des chroniqueurs et des producteurs à chaque fois que ces derniers ont l’occasion de faire redécouvrir nos fabuleux produits, on ne peut que regretter le côté bassement matériel du peu de communication orale qu’il nous reste. Et pourtant, tous les bons acheteurs/vendeurs le savent : on obtient finalement autant, voire plus, en évitant la confrontation stérile.

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Copycat

© Photo Xdr

© Photo Xdr

Je lisais l’étiquette de mon short (marque avec un petit noeud papillon rose) avant de le laver: dessiné en France mais… fabriqué en Tunisie! Au delà de la volonté de profiter de la tendance ‘On est chez nous!’ avec une ficelle des plus grossières, en plus de l’évidence que la France écrasée de charges n’est plus capable de produire à prix bas, je me posais la question du pourquoi notre Filiere F&L ne sait pas elle mieux tirer partie de la logique de l’achat au plus près pour un produit pourtant des plus périssables?
J’y vois 2 raisons majeures:
1 – d’abord parce que nous sommes quasi absents pour la production de grandes familles. À titre d’exemple, à part quelques citrons à Menton issus des rares parcelles non couvertes par une maison de retraite, des pomelos polyphoniques plus verts que jaunes et de quelques clémentines avec plus de pépins que dans une grenade, la France n’est pas que je sache le pays des agrumes.
2 – ensuite parce que l’argument cueilli plus à maturité/fraîcheur est généralement masqué par les carences tristement connues de la Filiere. Même si la laitue vient du maraîcher local, elle ne sera pas fraîche si les règles de rotation et le retravail permanent ne fonctionnent pas.
Pourtant, il reste étonnant de voir que certaines techniques pour s’acheter des accroches commerciales à peu de frais n’ont pas encore touché l’univers des F&L.
Exemple 1 – dans le domaine du cinéma, tous les nanars en mal d’entrées sont aujourd’hui teasés à grands renforts de filiations douteuses: ‘par le producteur de’, ‘par le co-scénariste de’. S’il semble bien que ces mentions pourtant assez vides de sens aient un impact pour faire décoller le 9eme volet d’une licence en phase terminale ou le dernier nanar testosteroné Michaelbayien, elles sont pourtant totalement creuses… À quand le ‘par le Chef Éclairagiste de’ ou ‘acteurs nourris par le même foodtruck que’? On peut quand même aisément imaginer une application de cette technique au F&L: ‘par le même semencier que la grappe Authentique de Saveol’ ou ‘la nouvelle création des géniteurs de Pink Lady’… et ses dérives ‘conditionné dans la même cagette que’, ‘calibrée sur machine x’…
Exemple 2 – les séries limitées : il faudra bien qu’on y vienne un jour sérieusement car tout destine notre Filiere à s’en servir: quantités fluctuantes à chaque saison, caractère par définition saisonnier du produit, production souvent morcelée, périssabilité … Et pourtant, je n’ai pas encore vu beaucoup de séries limitées en première gamme (les industriels de la 4g -salades, jus, fruits secs- en font eux depuis longtemps).
Exemple 3 – les messages jusqueboutistes à la Benhamou type ‘Champion du monde!’. Regardez les montres. Même pour les marques haut de gamme, elles roulent toutes des mécaniques en s’annonçant comme la plus précise, la plus fine, la plus légère, la première solaire…et cela leur permet parfois de sortir de l’anonymat où elles sont cantonnées (même si assez logique pour des suisses…). Pourquoi ne pas s’en inspirer en F&L en surfant par exemple sur la folie Alicaments? La tomate la plus riche en lycopene, le petit fruit rouge le plus antioxydant après le Goji,… probablement avec des messages travaillés plus que diététiques purs et durs.
Exemple 4 – les packagings responsables. Quand on regarde une simple bouteille plastique d’eau minérale, on peut y lire qu’elle contient 20% de plastique végétal et qu’elle est 100% recyçlable. A l’inverse, quand on cherche un sachet compostable pour emballer des bananes, c’est bien compliqué.

On le voit avec ces quelques exemples, notre Filière serait bien inspirée d’avoir l’humilité de regarder ce qui se passe autour d’elle et de s’en inspirer pour copie en adaptant.

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Le Top 5 des trucs qui gonflent en avion

© photo Xdr

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1 – le frottement des chaussons en éponge élastique, offerts dans la sacoche du parfait jetlagé, sur le sol: non content d’enlever toute allure aux femmes et faire passer Linda Evangelista pour une vendeuse de chez Séphora, ces ‘chaussures’ ne sont en plus pas portées par certaines mais traînées sur le sol, de préférence en marchant à là cow-boy. C’est un peu l’équivalent des tongs en été. Je pense qu’elles pourraient aussi bien  se marier avec le paréo qui tente de masquer un amour Bridgetjonesien pour le Nutella, le canotier provençal fabriqué en Tunisie et le sac immense et informe dans lequel on a bourré le kit ‘C’était bien mais trop court’: la dernière salade de Musso, le Smartphone avec le plus grand écran du marché, la crème solaire indice maximal mais qu’on reviendra rouge quand même, le magazine débile qu’on dit lire parceque c’est les vacances…
2 – le crissement obstiné de la dosette de lait français mal prédécoupée que même Schwarzenegger n’arriverait pas à ouvrir et qui finit par céder d’un coup en aspergeant copieusement votre cravate et celle du voisin (moche de toutes façons).
3 – le réveil pour tous sur les longs courriers, façon césarienne et forceps, alors que vous avez finalement réussi à vous endormir, après 5 cognac, 23 minutes avant. L’hôtesse au chignon impeccable vous proposant à 5H du matin une omelette aux champignons trop cuite et un yoghourt allemand avec le coulis collé au fond du pot, à manger avec une petite cuillère en plastique.
4 – le sifflement hystérique à répétition de l’oiseau WhatsApp qui retentit par salves avant même que la roue ne touche la piste, à la grande satisfaction de toutes les décolorées en manque de leur dose de Samsung et qui pensent à tort qu’elles ont des amies.
5 – l’annonce de l’hôtesse qui vous explique d’une voix mielleuse que ‘dû à l’arrivée tardive de l’appareil…’, vous allez encore attendre debout au milieu des odeurs d’aisselles du voisin en surpoids manifestement fâché avec le déodorant aux sels d’aluminium et de celles de la cougar qui a testé la moitié des parfums les plus écœurants du Duty Free, puis refaire la queue avec 2 ‘vols provenant de destination à risque’, prétexte idéal pour la PAF en sous effectif pour fermer systématiquement les bornes automatiques normalement réservées au passeport biométrique, et finalement arriver épuisé chez vous quand tout le monde sera tranquillement somnolant devant la saison 17 d’une série inepte.

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Franchement nuls à ch… !

© Photo Xdr

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1er contact :

vendredi en fin d’après-midi. Bonsoir, je voudrais des renseignements sur les enceintes nomades. Réponse: oui ben… c’est là! crachée, sans même lever la tête de sa caisse, par un vendeur dépressif aux allures de garçon de café parisien et manifestement très occupé à ‘faire sa caisse’. Des fois qu’il doive rester quelques minutes après la fermeture du magasin… En clair, help yourself et j’achète seul une enceinte qui s’avérera ne pas être sans fil!

2ème contact :
lundi au SAV. J’ai d’abord du me faire remplir un ‘Bon de circulation’ (sic! On est pourtant pas près de Vichy!) par le cerbère à l’entrée. L’hôtesse derrière son guichet: Normalement, si le carton est ouvert, il y a une pénalité de 10%! Je renonce à essayer d’expliquer à la nuche qu’il est assez difficile de tester un produit sans ouvrir la boîte. Non, il faut bien ligaturer les petits cordons pour le reconditionnement des câbles! Pensant à d’autres choses qu’on aurait dû ligaturer, je l’exécute, pardon je m’exécute en rêvant d’un nouvel épisode des Enquêtes du Département V ou le tueur me ressemblerait beaucoup et la reconditionnerait elle en petits paquets que j’irais jeter dans un lac pour nourrir un élevage de poissons chats croisés avec des piranhas sous acide.

3ème contact:
finalement remboursé, je m’attaque au choix d’un nouveau modèle de remplacement. À partir de là, j’ai eu à peu près tout: le vendeur qui essaye de me fourguer une fin de série en forme de soucoupe façon Soupe au choux, un autre qui m’explique que ‘non, le B&O, on ne l’a qu’en exposition, ça n’est pas une ligne qu’on suit, et enfin, que le Bose est en rupture, qu’il n’y en a plus sur la plateforme, qu’il peut le commander pour le 22 environ mais que ça n’est pas sûr et qu’il faudra repasser poser la question car, en été, ils n’ont pas toujours le temps de décrocher le téléphone quand on essaye de les joindre au rayon!’
Le soir même, en 3 clic et au même prix transport inclus, je commandais sur Amazon.
Il ne reste pas grand chose à la FNAC pour essayer de ne pas rapidement disparaître: quelques nouveaux rayons d’électroménager haut de gamme, un attachement rémanent de quelques uns -dont je fais partie- pour les livres papier, un capital sympathie pour cet ancien agitateur de talents qui a bien mal vieilli, mais cela ne pèsera pas bien lourd tant ses vendeurs foulent manifestement au pied la conception du service/conseil que la vente en ligne peine encore un peu à assurer. Pour discuter avec de jeunes passionnés sympas et à la page, il n’y a maintenant plus guère que l’Apple Store.
Depuis quelques temps delà, la FNAC est à vendre mais les acquéreurs potentiels ne se bousculent pas plus que son personnel has-been pour s’adresser au client.

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Sultans of swing

Mark Knopfler - Dire Straits © Photo Xdr

Mark Knopfler – Dire Straits © Photo Xdr

Un jour, quand j’aurai du temps, je veux pouvoir m’entretenir avec les animateurs radio et savoir pourquoi, systématiquement, ils coupent cette fabuleuse chanson de Dire Straits avant la fin du solo. Pire même, quand ils savent qu’ils vont sabrer, pourquoi laissent-ils sadiquement espérer en gardant le début, ou l’auditeur se prend à rêver que, cette fois, l’animateur n’est pas un inculte, et balancent-ils d’une voie nasillarde un commentaire insipide juste avant de couper la montée finale version longue d’un des plus grands solos de guitare de l’histoire du rock? Coupe-t-on ‘Le bon, la brute et le truand’ avant la scène du duel dans le cimetière? Squeeze-t-on l’attaque d’hélicoptères dans ‘Apocalypse Now’? Arrête-t-on un film avec Monica Belucci avant d’avoir vu… Enfin, bref. La réponse est ‘non’. Alors, de grâce, laissez Mark terminer et profitez-en pour faire la même chose  avec Hôtel California ou Free Bird : pas de crime de lèse-majesté sous peine d’être condamné à un monde sans Les Paul ou Stratocaster.

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