Thermosensitif

Croyez-vous qu’Unilever tienne son rang de leader mondial des crèmes glacées de façon artisanale ? Pensez-vous que le niveau de consommation du pastis dans l’hexagone ne fluctue pas avec le thermomètre et la météo ? Ces produits, comme bon nombre d’autres (charbon de bois, brochettes, rosé pamplemousse…) sont des produits thermosensitifs et leurs fabricants/ distributeurs mettent tous des moyens matériels et humains pour être au plus près des courbes de consommation. Ils ont même des prévisionnistes (non, Gilbert, avec un P, pas un R…) qui intègrent ce critère de la température/météo dans leur liste quand ils moulinent pour ajuster en fonction le dimensionnement des équipes de production et de vente. Et, pourtant, il s’agit majoritairement de produits stockables avec droit à l’erreur et à l’ajustement.

Pendant ce temps, que se passe-t-il sur notre Filière ? Prenons l’exemple de la fraise. Non seulement le niveau de consommation augmente avec la chaleur pour cet autre bel exemple de produit thermosensitif mais, de surcroît, la production aussi est tributaire de la météo. Eh bien, il semblerait que le niveau des moyens dédiés est malheureusement inversement proportionnel à ce double enjeu et qu’on se résolve à subir.
Et on continue à avoir chaque année, faute d’avoir appréhendé à sa juste mesure l’importance de prévisions fiables, le producteur qui n’a pas la pêche, celui qui a le melon, celui qui est dans les choux, celui qui s’est refait la cerise grâce à la déesse Météo et son champs des hasards…

Quelques gros intervenants sérieux – ils ne sont pas légion – ont vite compris l’intérêt pour la fluidité de leur chaîne logistique d’un prévisionniste des ventes (ou Demand Planner pour les consultants qui voudraient se faire des sous grâce à ce pseudo nouveau concept) mais, pour le moment, on continue pour la grande majorité des producteurs à maudire la météo à chaque soubresaut et à tendre la main vers Bruxelles avec le même regard qu’un laveur de pare-brise…

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