Archives par étiquette : vente

Aujourd’hui, on rend la monnaie !

La ville de La Bresse dans les Vosges © Photo Doudou Perrin

La ville de La Bresse dans les Vosges © Photo Doudou Perrin

Récemment de passage dans les Vosges, je me baladais au marché de plein vent de La Bresse, pour y constater que la plupart des trucs qui fait l’ambiance et le succès des provençaux s’y retrouve. Ici, les astuces sont déclinées selon les spécificités locales. Désireux de parler aux skieurs plus qu’aux locaux (des locaux, il est vrai, à peu près aussi bavards qu’un Corse…), les ‘producteurs’ y utilisent les mêmes accroches pour capter l’attention, faire s’arrêter et faire acheter. Les mentions, certes souvent fantaisistes, pour expliquer que les produits sont locaux, sont partout. La dégustation est incontournable : cube de fromage, rondelle de charcuterie, slice de pomme… F&L présentés bruts genre ‘juste sorti du champ’ avec, plus intéressant, valorisation supplémentaire du fait de laisser la terre sur la pomme de terre, des déformations et des défauts de peau sur la pomme (le vent, pourtant ici moins puissant que le Mistral, a là aussi arraché les étiquettes de normalisation…). Les explications pour adoucir la ‘douloureuse’ sont martelées à 3 ou 4 reprises: « 46€ pour les 6 articles Madame, les 6 articles, 5 kg de bons produits pour 46€« , la petite blague pendant qu’on compte sa monnaie: « Aujourd’hui, en plus, vous avez de la chance, on rend la monnaie! ». Bien entendu, tout ce qui concerne le respect de la chaîne du froid, la normalisation, les affichages réglementaires… ne semble pas vraiment prioritaire. Gageons d’ailleurs que tout inspecteur ou contrôleur de la DGCCRF qui oserait se rappeler cette région de la carte de France, risquerait de se voir livrer en pâture à la bête des Vosges.
Nos enfants font maintenant au lycée un stage de découverte d’une semaine d’immersion en entreprise. Pour ceux qui ont des aspirations pour le commerce, une semaine de passage sur un de ces marchés vaudrait à mon sens plus que toute les formations du monde. Certains métiers demandent des compétences, celui de vendeur exige en plus un talent dont ces exposants débordent.

Share

Vis ma vie !

aJe repensais à 2 brèves d’étal qu’on entend souvent, l’exaspération aidant, quand le rayon FL ressemble à la roue de la fête foraine de Tchernobyl après l’explosion du réacteur numéro 4 : « il faudrait peut-être que les supermarchés forment leurs employés ! Et Ils n’ont qu’à nous laisser gérer le rayon, à nous les producteurs, on fera beaucoup mieux ! ». Besoin de formation et d’immersion… Et si la meilleure des formations était le passage d’un maillon de la Filière par les autres ? Je me souviens du Passeport Multi-Fonctions qui existait chez Mars-Unisabi quand j’y suis rentré il y a 25 ans comme vendeur, avec passage par tous différents métiers référents de ce Groupe : Production, Marketing, Vente… Pensez-vous qu’un agréeur qualité continuerait à mesurer la taille des tâches de boisage sur l’abricot avec la même intransigeance après avoir travaillé en station ? Qu’un producteur considèrerait toujours comme un caprice que l’étiquette des produits Bio soit indéchirables après avoir vu en magasin comment certains clients les enlèvent avant de passer en caisse ? Que ceux qui pensent à tort que le métier des autres est facile ouvrent les yeux…

Share

Des verts… et des pas mûrs !

© Photo Xdr

© Photo Xdr

Bonjour Madame, aujourd’hui, nous vous proposons des melons charentais. Nous en avons des jaunes, des verts, des lisses, des brodés, des écrits, des 12L, des 15Q… Pour vous garantir le Brix, ils sont topés un à un et une IGP vous garantit du péril espagnol. Bien sur, une DLUO est inscrite par jet d’encre pour vous indiquer quand le consommer. Qu’en pensez-vous? Euh… oui, très bien tout ça mais j’ai juste besoin de 3 gros melons bien murs, parfumés et sucrés pour mon dîner de ce soir. Pouvez-vous m’aider ?
Nous encombrons nos balisages et nos légendes tract d’une foultitude de mentions réglementaires mais avons par contre bien du mal à simplement conseiller nos clients. Pendant ce temps, sur les routes de Provence, une pancarte ‘3 melons pour 5€’ et la femme du producteur derrière l’étal pour vous conseiller…

Share