J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais du service livraison à domicile mis en place par certaines enseignes. On va faire ses courses à pied, sans avoir à chercher une hypothèque place et risquer de se faire rayer la voiture par la nuche de service, on garde la partie plaisir de choisir, en particulier les produits frais, on n’a pas besoin de se lobotomiser encore un peu plus en cliquant sa liste sur un écran, on vous emballe les courses… et on vous dépose les sacs devant la porte de votre domicile suivant un créneau horaire resserré. Super service donc. Mais, car il y a malheureusement toujours un mais, 2 écueils de taille à la perfection sont en train tout bonnement de le torpiller :
1 – Face au succès manifeste de ce service, l’enseigne se croit obligée d’introduire au fur et à mesure toute une liste de restrictions : pas trop loin du magasin, pas plus de X packs d’eau, facturation d’un forfait emballage (il serait d’ailleurs juridiquement intéressant de voir s’il est partiellement supprimé pour le client qui insiste pour emballer lui-même), facturation des sachets si on ne les ramène pas, facturation si on ne rapporte pas les seuls sachets blancs autorisés et en nombre suffisant, supplément de… 7 € pour une livraison le dimanche ! Ça commence à ressembler à « livraison gratuite mais il faut tout payer »… On coupe mais on laisse quand même toute la longueur !
– Beaucoup plus grave à mon sens, nous avons ici un magnifique exemple des limites de l’externalisation, car la livraison est « confiée » à une société marseillaise dont les livreurs, a quelques exceptions près, ressemblent plus à un chouf de La Castellane qu’à un livreur. Coup de sonnette rageur et répété avant d’avoir eu le temps de bouger, pas de bonjour, annonce du seul nom de l’enseigne genre « il fait chaud et ça me fait braire de devoir travailler pour livrer un bourge d’Aixois alors que je pourrais regarder le foot comme tout le monde ! », sachets balancés sur le paillasson, pas de signature du BL au cas où il y aurait des réparations, fruits rouges écrasés, 2 œufs cassés…
Quand on en parle avec les hôtesses de caisse, elles extrêmement aimables et serviables, elles avouent, gênées, que de nombreux clients se plaignent (dont ma suivante en caisse, Marie-Agnès – ça ne s’invente pas –, une femme charmante aux yeux bleus magnifiques…), mais que la société de livraison, qui paye mal ses employés, qui a un turnover hallucinant, mais qui est difficilement remplaçable, s’en moque.
Puis vient l’éternel et impuissant « essayez de faire un courrier au Directeur »…
Tous les ivrognes le savent, la modernisation de la flotte ne facilite pas forcément le dernier kilomètre !
Livraison… sa race !
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