Archives de catégorie : Bullshit Consulting Group

Motörhead

La façon d’écrire « antología », 9 lettres, en léger arrondi sur fond rouge, pas très loin d’une autre affiche avec un profil cheveux longs et barbe noire, un moment, je me suis pris à rêver que le Lem avait ressuscité, attrapé Mikkey par l’oreille pour l’arracher à ses scorpionneries, sorti Wizzö des Bastards, et était de retour aux affaires. Manquait plus que la tête à cornes de Petagno et je ressortais mon perfecto. Même le bandana façon nostalgie d’Hawkwind aurait limite pu être mis sur le compte d’une descente de speed compliquée…

They were Motörhead. They played Rock’n’Roll.

Share

Lapalissade

©Photo Xdr

À part chez Emmaüs, qui fait maintenant la moue si on ne livre pas au centre, lavé et repassé, le linge à donner (désolé, je n’avais plus d’assouplissant parfumé…), il est toujours plus facile de donner un produit que de le vendre.

Pourtant, les promotions du type « prix fracassé » ne sont pas sans conséquence pour le ressenti client à plus long terme sur la valeur intrinsèque du produit.

Exemple d’actualité : « du 2 au 9 janvier, tous les jouets à -40% »… ne veut-il pas implicitement dire que ceux qui, pour éviter la colère du petit neveu se roulant tout rouge sous le sapin synthétique, ont acheté avant Noël, ont juste enrichi le vendeur et le distributeur dans des proportions déraisonnables ?

Oui, je sais, les fournisseurs chinois ne reprennent pas les invendus, les ventes à prix normal font une moyenne avec ces soldes ou on perd de l’argent, blabla.. mais quand même, on est en droit de s’interroger.

A tel point que les finauds qui changent après les fêtes les cadeaux qui ne leurs plaisent pas (sic) convertissent bien souvent l’avoir d’achat en promotions… maintenant bradées ! Double bénéfice pour le consommateur ou simple conséquence d’un système un peu absurde ?

En fruits et légumes, la problématique est triple : ils sont jugés globalement chers et de ce fait pas toujours accessibles aux revenus les plus modestes, le consommateur a très peu de repère sur ce que les produits valent vraiment et ils sont constamment en promotion en utilisant trop souvent le seul levier prix.

Même si nous avons peiné en son temps à expliquer/baliser clairement des mécaniques pourtant simples de prix dégressif sur le vrac et de vente en lots avec gratuité, n’étaient-elles pas plus adaptées pour inciter à la consommation sans jeter le doute sur la valeur des espèces ?

La richesse produit des fruits et légumes n’autorise-t-elle pas un marketing promotionnel théâtralisé plus imaginatif que « je prends le prix rendu et j’ajoute la TVA » ?

Que penser d’un modèle qui, à la peine sur les indices de consommation, n’a comme solution pour faire du volume que de donner les produits, en faisant en général financer tout ou partie de cette générosité par la production ?

Share

Leader of the pack ?

©Photo Xdr

Les posts type faire-part des nouveau-nés du packaging sont nombreux sur LinkedIn et c’est bien compréhensible. Madame veut montrer aux copines le dernier petit top manches bouffantes qu’elle a déniché en solde et Monsieur ses nouvelles jantes alu 18 pouces à bâton. Plaisanterie mise à part, on est toujours excité par l’annonce dans la mesure où le packaging est une des dernières étapes avant la présentation au client/consommateur. 

Par contre, on voit encore tant d’approximations concernant les packagings Fruits et Légumes qu’on est en droit de s’interroger sur la connexion de leurs concepteurs avec les réalités du terrain. 

Barquette éco-responsable donc, super, un must-have aujourd’hui, mais… pas suffisamment transparente pour permettre le contrôle visuel de la fraîcheur par le client avant d’acheter (sans ouvrir), avec le gencod imprimé sur le dessus ajouré (les myrtilles vont tomber quand l’hôtesse de caisse devra la retourner sur sa table de scanning) ou en carton non traité contre l’humidité (ça va faire désordre dans un espace brumisation ou même après stockage tampon en réserve).

Ce sont aussi les personnes du terrain qui disent des choses importantes. Prenez-donc le temps de les écouter avant de penser seuls l’emballage ultime…

Share

Webinanar

© DR

Il est étonnant voire inquiétant de constater comment certains soit-disant « spécialistes » en organisation de salons professionnels internationaux ont été proprement incapables de s’adapter face à la Covid et de virtualiser efficacement leurs événements phares, qui sont pourtant parfois leurs apporteurs majeurs de chiffre d’affaires. Ordres et contrordres niant la gravité de la situation, un peu à la manière d’une grand-mère qui met ses œillères et tend le dos en traversant la route, façon « ça va bien finir par se calmer » pour finalement annuler purement et simplement, webinars – le nouveau gadget tendance : en fait, c’est une simple conférence en ligne mais, si vous voulez y injecter de l’interactivité… ou vous la jouer chargé de mission looké rive gauche, vous rebaptisez ça un webinar – en succédané improvisé mais techniquement mal préparé (euh… mettez vos micros sur position mute, on n’entend rien… euh… vous voyez mon powerpoint ? euh… les questions, c’est par le chat et on répondra… plus tard !) ou au contenu creux et bricolé au dernier moment pour grappiller un peu de visibilité en ces temps de confinement, espace de réunion où on hésite à s’exprimer, car on ne sait pas vraiment qui est connecté, produits dérivés hors de prix tant les organisateurs essayent de sauver les meubles et se font tirer l’oreille avant de finir par rembourser pour force majeure une tréso qu’ils n’ont plus… Bref, on patauge.
Connaissant depuis de longues années la rigueur et l’organisation toujours impeccable de Fruit Logistica – die Messe ! – à Berlin, on pouvait s’attendre à une réaction très différente de la référence de la filière. Sauf cataclysme, le salon aura bien lieu en présentiel au printemps 2021, et ce dans une forme complètement repensée. Mais mon propos n’est pas là. 
Actant du fait que la Covid est a priori là pour un moment et que bien d’autres événements peuvent demain perturber toutes ces rencontres phares et nécessaires, je conseille aux organisateurs d’événementiels de plancher de façon systématique mais PROACTIVE sur le plan B virtuel « brisez la glace au cas où » de façon à éviter de transformer nos salons F&L en salons… du bricolage.

Share

Un chasseur sachant sachet…

© Xdr

Vous avez déjà vu un ours s’employer à vider une ruche de son miel ? Eh bien, hier, dans mon hyper préféré, j’avais, je pense, à peu près la même élégance. Pourquoi ? Le magasin n’avait plus de gants en plastique pour les clients à l’entrée et les avait remplacés dans l’urgence par des rouleaux de… sachets ! 
Plusieurs problèmes :
1 – la nostalgie. Depuis mes emplettes dans les supermarchés russes, qui ont généralisé de longue date la technique pour laisser Madame Ivanov se servir en patates non brossées sans impact pour sa manucure, j’avais perdu l’habitude de mettre mes mains dans des sachets.
2 – le look. À mi-chemin entre les dérisoires protections contre le froid bricolées par un soldat du Maréchal Paulus, les battoirs gigantesques agités par Michael Phelps pour redevenir champion du monde et les moufles spéciales d’Haroun Tazieff pour prélèvement au bord du Nyiragongo, l’équipement donne un air curieux.
3 – l’efficacité technique. Vous avez déjà essayé de détacher les bords d’un sachet quand vous avez déjà une main dans un autre ?
Mais tout ça n’est rien quand vous arrivez au pool balance pour peser vos achats et que vous devez prendre une étiquette autocollante pour l’apposer sur un sachet en ayant les 2 mains dans d’autres sachets du même type. Comment dire… c’est un peu agaçant comme la pince à cadeaux dans les vitrines des fêtes foraines ou la boîte de corned-beef en camping du couvercle de laquelle s’est décollé – sa race – le petit ustensile prévu pour l’ouvrir !
Je dois confesser que, crise ou pas, après quelques minutes d’une pathétique tentative, les sachets/étiquettes/produits ont tous terminé à la poubelle, que les clients alentours ont pu se familiariser avec quelques expressions « tipo franchute » normalement non référencées dans la langue de Molière, et que je me suis rabattu sur… le préemballé.
Les sachets pour remplacer les gants, c’est un peu comme les chaussettes des Red Hot à la place d’une Durex Lovers Connect.

Share

Écran total

Sûr de son emprise inquiétante, notre smartphone nous informe maintenant en fin de journée du temps pendant lequel il a réussi à nous manger un peu plus le peu de cerveau qu’il nous reste. Il n’y aura bientôt plus que le téléphone pour être smart…
Où en sommes-nous ? On se réveille avec son smartphone, l’œil encore torve mais déjà avide des petits ronds rouges de notification, on feuillette sans vraiment lire, encore moins en l’analysant, une actualité déjà prémâchée en catégorie sur l’application de feu son quotidien, l’écran du GPS nous dit par où passer, puis on travaille une bonne partie de la journée sur l’écran de son ordi, en s’envoyant des mails et autres messages d’un bureau à un autre. Et on voudrait maintenant que je me convertisse à la liseuse ?
Eh bien non.
Je ne serai pas un Japonais s’arrêtant tous les 10 mètres sur le Cour pour un selfie selfish relayé automatiquement à toute la famille connectée au pays et vivant le voyage d’une vie par procuration.
Je ne me traînerai pas avec ces hordes d’ados voûtés que l’écran qui les précède et les écouteurs qu’ils ne quittent plus isolent complètement du monde en les enchaînant jour et nuit à des réseaux antisociaux. Amusant d’ailleurs de voir que, pour mieux masquer ce fil à la patte, les écouteurs ne s’envisagent maintenant que… sans fil mais en noise-réduisant les bruits du vrai monde !
Et donc, même si c’est a priori écologique, plus économique, ultra pratique quand on vit à l’étranger pour trouver des bouquins en français, adapté au mistral, au soleil et waterproof, je n’achèterai pas de liseuse !
En amour, on dit que le meilleur moment, c’est quand on monte l’escalier. Eh bien moi, pour la lecture, j’aime encore feuilleter, parcourir, picorer quelques pages papier du bout des yeux, choisir sous la pile un exemplaire encore vierge de mains inconnues et sans corne… plutôt que pointer bêtement mon index sur une énième application.
Désolé, mais pour relire – impression papier vintage – le tristement prophétique « 1984 »… je préfère mon édition de collégien que le Télécran.
Vive les vieux cons réac !

Share

Still got the blues

Une montre n’est normalement pas un objet anodin. Sans risquer la maxime pompeuse façon belle horlogerie du supplément Fig Mag, on peut simplement dire qu’elle nous accompagne un bout du chemin.
Celle que je porte aujourd’hui, qui n’est plus pour le coup une copie rapportée de Thaïlande, ne me donne pourtant toujours que l’heure.
Comme j’aimerais encore porter celles que j’ai eues avant. La première, une montre publicitaire tout acier Saviem, belle comme un camion, et qui me laissait le bronzage façon Polo, je l’ai gagnée en alignant 3 six du premier jet à la kermesse de mon école primaire. Ça partait bien.
La seconde était une électronique Casio, cadeau de mon grand-père maternel, qui m’émerveillait par ses fonctions révolutionnaires pour l’époque (la montre, pas mon grand-père…), et une sonnerie entraînante à la Donkey Kong, pour se réveiller. Ça continuait pas mal.
La suivante…
Il y en a eu beaucoup d’autres depuis et avant celle que je porte actuellement.
Simplement, aujourd’hui, à chaque œillade – même discrète – de ma part, elle me chuchote, comme au pauvre Raphaël de Valentin, que, du temps qu’elle donne, il m’en reste moins qu’avant.

Share

Aphorismes

©Photo Xdr
  • Il y a indéniablement un risque à sortir avec une trop jolie femme car, comme nous le rappellent nos amis écossais, la corne n’est jamais très loin de la muse.
  • Caillassage des pompiers, pavés dans les vitrines, intifada, lapidation… cette manie chez certains de lancer des cailloux.
  • Salon BioFach 2019 à… Nuremberg. Ça devient une habitude non ?
  • Mauditlac : avec un nom pareil pour un lait infantile, il fallait s’attendre à ce que ça finisse mal.
  • Macron en débat à Bourg-de-Péage : pas rancunier le Manu.
  • Après les gilets jaunes et les bonnets rouges, je propose les calbuts marron. Au moins, ça sera marrant sur le tableau de bord.
  • J’écoutais dernièrement sur Radio Classique un monsieur qui était « Délégué Syndical CGT Fonctionnaires » : je croyais que le cumul des mandats était interdit ?
  • L’issue du procès de Carlos Gohsn Nissan pas très bonne pour lui. Malgré le travail exceptionnel qu’il a fait pendant 14 ans avec et pour Renault, il faut bien reconnaître qu’il s’est bien fait nikkeï !
  • Mesure de l’index de l’égalité femmes-hommes pour les écarts salariaux injustifiés : pour l’instant, c’est plutôt un autre doigt qu’on utilise.
  • Séduction : on n’attrape pas les mouches avec une vie aigre.
  • Religion : qu’espérer en termes d’évolution chez des hommes qui n’ont lu qu’un seul livre ?
  • J’ai beaucoup ri du symbole de cet abruti de casseur giletjauni s’acharnant en vain à coup de batte sur une superbe Porsche (pléonasme) sans vraiment réussir à la détruire. Deutsche Qualität !
  • Réseau social, tu perds ton sang froid.
Share

La réunion Bio

©Photo Xdr

Pour être Bio, on s’interdit volontairement certains produits nocifs. Pour les réunions, de la même manière, proscrivons tout ce qui est néfaste à ceux qui en consomment. Démarrage en retard, imprécision de l’agenda, interruptions, apartés, portables… Si les contrôleurs de gestion sont prompts à pointer un index inquisiteur sur toute ressource jugée « de confort » en magasin, pourquoi n’affichent-ils pas au mur des mêmes magasins un simple calcul pour bon nombre de réunions : nombre de participants x coût horaire chargé de chacun x durée de la réunion. À rapporter après aux décisions prises et inscrites au compte-rendu. Il y a fort à parier que, avec ce chiffre en évidence, la fois d’après, les participants soient à l’heure et de retour plus vite sur la dalle pour accueillir les clients…
Le téléphone mobile doit bien sûr rester dehors. Aussi sûr qu’un conducteur mâle finit avec les doigts dans le nez si le feu s’éternise, un Chef de rayon en réunion finira invariablement par tapoter son mobile, d’abord discrètement et avec le même regard faussement détaché que pour regarder les filles passer en terrasse quand on boit un verre avec Maman jalouse, puis de façon ostentatoire et rebelle sous prétexte que le monde ne saurait survivre sans lui s’il ne répond pas…

Share

Elle va marcher, patron !

©Photo Xdr

Vous savez ce qu’est une « voiture dernier voyage » ? C’est un véhicule jugé impropre à la circulation chez nous (si, si… même à Marseille !), difficilement réparable pour passer le contrôle technique, et qu’on expédie à l’étranger, en Afrique par exemple.
À l’heure où un passage chez le garagiste se résume chez nous à la mise sur banc de véhicules bardés d’électronique, la détection automatique et informatisée des points de maintenance à traiter et le remplacement systématique des composants incriminés, que reste-t-il de l’art de la mécanique et du « on ne change que si vraiment nécessaire » d’antan ?
En revanche, là-bas, vous avez des gens manuellement doués et par obligation débrouillards, qui font beaucoup avec rien (le contraire de nos députés…), apprennent sur le tas, fabriquent, avec des outils eux-mêmes bricolés, des pièces uniques à la demande. Alors, bien sûr, l’esthétique est africaine et la fiabilité des véhicules plus italienne que germanique, mais bon, il convient quand même de s’interroger. Quand l’Europe a tendance à prendre l’Afrique pour la poubelle de ses vieux diesels, les Africains eux font l’effort de fouiller dans le fond des-dites poubelles pour continuer à s’en servir. Société de consommation, obsolescence programmée, acceptée et assumée d’un côté, recyclage sans limites pour moins nantis de l’autre, quitte à oublier un peu la sécurité. La bonne approche est probablement, comme souvent, à mi-chemin de brousse…

Share