Motörhead

La façon d’écrire « antología », 9 lettres, en léger arrondi sur fond rouge, pas très loin d’une autre affiche avec un profil cheveux longs et barbe noire, un moment, je me suis pris à rêver que le Lem avait ressuscité, attrapé Mikkey par l’oreille pour l’arracher à ses scorpionneries, sorti Wizzö des Bastards, et était de retour aux affaires. Manquait plus que la tête à cornes de Petagno et je ressortais mon perfecto. Même le bandana façon nostalgie d’Hawkwind aurait limite pu être mis sur le compte d’une descente de speed compliquée…

They were Motörhead. They played Rock’n’Roll.

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Chapuza

Les Andalous ont une fâcheuse tendance à scotcher partout et pour à peu près tout des affiches pour le moins artisanales et au contenu qui peut faire sourire. 

Juste quelques exemples :

  • Affiche 1 : « On a besoin de personnel pour les fins de semaine ». Cette affiche est restée des mois en vitrine du salon de thé en question. Pour rappel, l’Andalousie est une des régions d’Espagne où le taux de chômage est le plus haut et près de 1 chômeur sur 4 en Espagne est andalou…
  • Affiche 2 : « Ascenseur hors hors service ». Le message pour informer de la panne est lui aussi… en panne ! Cela donne une idée du sérieux avec lequel le problème est traité et du temps qu’il va falloir pour espérer une réaction/réparation…
  • Affiche 3 : le cuisiniste laisse son show-room fermé, ne reçoit les hypothétiques clients que sur RDV préalable et laisse son numéro de mobile…
  • Affiche 4 : le message précise que les animaux seront bien traités par le promeneur de chiens. Nous voilà rassurés car on craignait de tomber sur un adepte des coups de bâton et des boulettes de verre pilé. Il propose aussi des promenades en groupes avec réduction de tarif.
  • Affiche 5 : le nouveau syndic de l’immeuble pour annoncer qu’il reprend la « gestion » de la copropriété, une pauvre feuille A4 scotchée de guingois avec du sparadrap, imprimée si petit qu’il est impossible de lire les textes. Présent sur les réseaux sociaux  – nous voilà rassurés avec Facebook – mais… ne répond au téléphone que de 10 à 14 h. Par contre, wassap 24/24 ! Bien sûr, les résidents profitent de l’aubaine pour réclamer prestement au stylo bille la re-descente du caddy au locataire du 3 et aux dames de ne pas marcher sur leur parquet en talons aiguilles…
  • Affiche 6 : vide-grenier « gratuit », en grand, avec, en petits caractères : « si les objets récupérés sont recyclables ou à un prix d’intervention qui couvrent seulement les frais ». Le ferrailleur doit être un ancien assureur… Avec Elvis, ça va être rock’n’roll !!

Allez j’arrête, c’est juste pour rigoler.

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WANK-OUT

©Photo Xdr

Burn-Out, Bore-Out, Brown-Out… l’imagination semble sans limite quand il s’agit de segmenter l’épuisement professionnel. 

Je sais que je risque de m’attirer les foudres des générations Y-Z (je préférais vraiment la petite Yamaha de ma jeunesse, bien plus nerveuse et si facile à piloter), des coachs autoproclamés adeptes du hands-off management, des spécialistes des ressources trop humaines et, plus généralement, de tous ceux qui ne veulent plus bosser et attendent l’arrivée du revenu universel devant Netflix, mais j’aimerais aujourd’hui proposer l’entrée dans la famille d’un petit nouveau : le Wank Out.

Mix des 3 premiers, on peut le résumer ainsi :

Trop, c’est toujours trop ! 

Je m’ennuie quoi qu’on me propose… 

Je serais mieux à la maison ?!

Comment le diagnostiquer ?

Symptômes

  • fatigue physique, mentale, émotionnelle
  • troubles du sommeil
  • démotivation progressive

Causes

  • travail
  • pas assez travaillé pour être fatigué
  • moi, de toute façon, je voulais faire influenceur dans la vie
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Clean Desk Policy

©Xdr

Je me souviens d’une règle, quand j’ai démarré jeune vendeur terrain chez Mars/unisabi, qui s’appelait la Clean Desk Policy. CDP pour les intimes.

Au-delà du goût des américains pour les acronymes, il s’agissait simplement, quand nous allions travailler aux bureaux partagés de l’usine siège à Orléans, de réserver avant et de les laisser après sans rien dessus autre que le téléphone, fixe à l’époque, les objets personnels devant être rangés dans un caisson, lui, attitré. Tout ce qui traînait d’autre était impitoyablement écarté dans un conteneur par les services du ménage !

Il est amusant de penser que ce qui fut décrié en son temps par les adeptes du bureau chaotique car on ne pouvait s’entourer des incontournables photos du petit dernier en tricycle ou du calendrier fournisseur, va finalement devenir la norme pour bon nombre d’entreprises en fonctionnement hybride au sortir du COVID…

Et ça fait aussi réfléchir en fruits et légumes.

Pourquoi ne pas généraliser, comme c’est déjà le cas en Marée où le ban est normalement glacé de frais tous les matins, la CDP en F&L ? 

Si les règles de remballe ne l’imposent pas toujours explicitement (il faudra par ailleurs m’expliquer comment on peut nettoyer à fond sans vider au préalable), on risque le mobilier sale (terre, sucre, humidité), les produits vrac qui germent (arrêtez-vous donc un moment dans les pommes-de-terre), se talent, voire pourrissent… et ça fait vraiment désordre dans un univers produits frais.

Les fabricants de mobilier ne devraient-ils pas intégrer plus systématiquement les critères de facilité à remplir/vider et nettoyer, plutôt que de privilégier le clinquant et moins l’ergonomie ?

Les rayons F&L ne devraient-ils pas s’inspirer des cuisines des grands restaurants dans lesquelles, quel que soit le coup de feu et le nombre de couverts servis, l’équipe s’astreint à laisser le labo impeccable pour le lendemain ?

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Lapalissade

©Photo Xdr

À part chez Emmaüs, qui fait maintenant la moue si on ne livre pas au centre, lavé et repassé, le linge à donner (désolé, je n’avais plus d’assouplissant parfumé…), il est toujours plus facile de donner un produit que de le vendre.

Pourtant, les promotions du type « prix fracassé » ne sont pas sans conséquence pour le ressenti client à plus long terme sur la valeur intrinsèque du produit.

Exemple d’actualité : « du 2 au 9 janvier, tous les jouets à -40% »… ne veut-il pas implicitement dire que ceux qui, pour éviter la colère du petit neveu se roulant tout rouge sous le sapin synthétique, ont acheté avant Noël, ont juste enrichi le vendeur et le distributeur dans des proportions déraisonnables ?

Oui, je sais, les fournisseurs chinois ne reprennent pas les invendus, les ventes à prix normal font une moyenne avec ces soldes ou on perd de l’argent, blabla.. mais quand même, on est en droit de s’interroger.

A tel point que les finauds qui changent après les fêtes les cadeaux qui ne leurs plaisent pas (sic) convertissent bien souvent l’avoir d’achat en promotions… maintenant bradées ! Double bénéfice pour le consommateur ou simple conséquence d’un système un peu absurde ?

En fruits et légumes, la problématique est triple : ils sont jugés globalement chers et de ce fait pas toujours accessibles aux revenus les plus modestes, le consommateur a très peu de repère sur ce que les produits valent vraiment et ils sont constamment en promotion en utilisant trop souvent le seul levier prix.

Même si nous avons peiné en son temps à expliquer/baliser clairement des mécaniques pourtant simples de prix dégressif sur le vrac et de vente en lots avec gratuité, n’étaient-elles pas plus adaptées pour inciter à la consommation sans jeter le doute sur la valeur des espèces ?

La richesse produit des fruits et légumes n’autorise-t-elle pas un marketing promotionnel théâtralisé plus imaginatif que « je prends le prix rendu et j’ajoute la TVA » ?

Que penser d’un modèle qui, à la peine sur les indices de consommation, n’a comme solution pour faire du volume que de donner les produits, en faisant en général financer tout ou partie de cette générosité par la production ?

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Sniper

©Photo Xdr

La faute au cinéma riche en testostérone et pauvre en neurones, façon Michael Bay et clap de fin sur le héros, blessé, agrippant le drapeau américain, on oublie souvent que le premier but d’un sniper est, avant d’éliminer une (des) cible(s), de transmettre des informations importantes pour le commandement. Même Rambo retourne au Vietnam d’abord pour… prendre des photographies.

Avec les tendances actuelles d’un certain management new age, branché Chief Happiness Officer, il est de bon ton de bêler avec le troupeau et de faire tourner le bedo autour du babyfoot plutôt que de s’avouer result-driven. Mais j’ai une question : on fait du business, pour gagner de l’argent, ou juste de l’humanitaire, fort en sens ? Oui, je sais, les deux ne sont pas incompatibles et si on arrive à accorder les résultats avec la manière de les obtenir… blabla RH.

Si j’avais su dessiner, cela m’aurait vraiment amusé de mettre en images les aventures de « Super Sniper », la nouvelle génération de client mystère parce qu’on sait tous l’efficacité redoutable, même si un peu « douche écossaise », de ce faux client qui s’immerge et investigue sur le terrain pour savoir comment les vrais sont réellement traités au quotidien…

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Copycat

© Photo Xdr

L’orgueil, qui nous empêche de reconnaître que les concurrents ont aussi de bonnes idées.

L’avarice, qui nous souffle parfois de faire les choses à l’économie.

La luxure, qui, à force d’onanisme sur nos parts de marché, nous rend sourds à la compétition qui s’intensifie.

L’envie, qui nous rend juste stérilement jaloux de ce que les autres font mieux.

La gourmandise, pour toujours plus de gain et de rentabilité à court terme, même si elle castre la stratégie à long terme.

La colère, aussi grand-guignolesque qu’inutile a posteriori, quand l’erreur est faite.

La paresse, du « on a toujours fait comme ça ».

Pour ne pas succomber à ces 7 péchés capitaux, capables d’ouvrir grandes les 7 portes de l’enfer pour une entreprise, une seule vertu, souvent clamée, rarement démontrée : l’humilité.

Dans ce domaine, nous serions bien inspirés de, une fois n’est pas coutume, copier la Chine, car c’est bien l’humilité qui permet de copier et d’améliorer ce que les autres font de bien.

Nous en avons un exemple flagrant lors des salons professionnels. Quand les Européens rivalisent de bling-bling avec des stands genre casino Venetian Macao et s’épuisent en réceptions nocturnes alcoolisées, les Chinois campent des espaces minimalistes façon Photomaton mais arpentent les allées sans relâche, à la recherche de ce que les autres font de mieux qu’eux.

Champagne pas assez frais, mini-jupe trop courte et blabla pour les uns, café serré, sac à dos rempli et clic-clic pour les autres.

Rappelez-moi qui est leader mondial sur à peu près tout aujourd’hui à part l’écologie et les droits de l’homme ?

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Plus on est d’acheteurs, plus on rit

La Grande Distribution est le client naturel et incontournable en Fruits et Légumes, comme dans beaucoup de secteurs. 

Cependant, l’importance stratégique accordée à la fonction Achat varie beaucoup d’une enseigne GMS à une autre. Vous voulez un truc infaillible pour l’évaluer ? Faites simplement le rapport entre les tonnages approvisionnés à l’année et le nombre d’acheteurs en poste pour les négocier. Vous verrez tout de suite si vous aurez à traiter avec quelques rares machines à tordre, tenderisées et injoignables, ou si vous pourrez échanger avec de vrais partenaires aussi à l’écoute. 

© Photo Xdr

Quand un médecin généraliste fait bien son travail, il n’hésite pas à passer le relais à des spécialistes quand le besoin s’en fait sentir. Compte tenu de la grande complexité des achats F&L (espèces, origines, terroirs, saisons, variétés, conditionnements, modes de culture… soit des milliers de combinaisons possibles), il devrait en être de même et cela ne saurait se faire sans moyens humains suffisants. Par exemple, un acheteur berry aura beaucoup à faire pour sourcer du beau, bon et solide avec un calendrier d’approvisionnement sans rupture sur 52 semaines.

Plus il y a d ‘acheteurs dans une enseigne, plus vous avez a priori de chances de tomber sur des professionnels, souvent jeunes mais voulant vraiment faire bouger les lignes de notre filière.

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Leader of the pack ?

©Photo Xdr

Les posts type faire-part des nouveau-nés du packaging sont nombreux sur LinkedIn et c’est bien compréhensible. Madame veut montrer aux copines le dernier petit top manches bouffantes qu’elle a déniché en solde et Monsieur ses nouvelles jantes alu 18 pouces à bâton. Plaisanterie mise à part, on est toujours excité par l’annonce dans la mesure où le packaging est une des dernières étapes avant la présentation au client/consommateur. 

Par contre, on voit encore tant d’approximations concernant les packagings Fruits et Légumes qu’on est en droit de s’interroger sur la connexion de leurs concepteurs avec les réalités du terrain. 

Barquette éco-responsable donc, super, un must-have aujourd’hui, mais… pas suffisamment transparente pour permettre le contrôle visuel de la fraîcheur par le client avant d’acheter (sans ouvrir), avec le gencod imprimé sur le dessus ajouré (les myrtilles vont tomber quand l’hôtesse de caisse devra la retourner sur sa table de scanning) ou en carton non traité contre l’humidité (ça va faire désordre dans un espace brumisation ou même après stockage tampon en réserve).

Ce sont aussi les personnes du terrain qui disent des choses importantes. Prenez-donc le temps de les écouter avant de penser seuls l’emballage ultime…

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Je gagne sur les 2 tableaux !

Quand un bien est vendu avec les services d’une agence immobilière, les honoraires sont normalement à la charge du vendeur, rarement de l’acheteur, parfois en appliquant une quote-part et en divisant entre les deux, mais pas en profitant pour les doubler. 

Pourquoi les headhunters ne s’inspirent-ils pas de cette règle en vigueur dans un autre secteur ? Pourquoi l’usage est-il devenu de facturer des frais d’executive search à l’entreprise chassant des nouveaux talents ET des frais d’outplacement au candidat donnant, selon la formule consacrée, une nouvelle orientation à sa carrière ? En nous épargnant l’offusqué-défensif  « ouh là là mon pauv’ monsieur, mais ça n’est pas du tout la même prestation et puis on ne parle pas ici d’un produit mais d’une personne ! », quelqu’un pourrait-il me l’expliquer ? 

L’entreprise doit ainsi payer pour les cadres qu’elle cherche et ceux qu’elle libère ! Le collaborateur doit payer – ou se faire financer – pour que d’autres entreprises s’intéressent à lui et sachent qu’il existe. 

Allons, la formation « LinkedIn pour les mules » et le soutien psychologique (sic) pour la peur de l’écran vierge, même enjolivés de quelques workshops bien marketés, ne valent pas toujours le budget conséquent facturé par les grands noms de la discipline…

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