Un chasseur sachant sachet…

© Xdr

Vous avez déjà vu un ours s’employer à vider une ruche de son miel ? Eh bien, hier, dans mon hyper préféré, j’avais, je pense, à peu près la même élégance. Pourquoi ? Le magasin n’avait plus de gants en plastique pour les clients à l’entrée et les avait remplacés dans l’urgence par des rouleaux de… sachets ! 
Plusieurs problèmes :
1 – la nostalgie. Depuis mes emplettes dans les supermarchés russes, qui ont généralisé de longue date la technique pour laisser Madame Ivanov se servir en patates non brossées sans impact pour sa manucure, j’avais perdu l’habitude de mettre mes mains dans des sachets.
2 – le look. À mi-chemin entre les dérisoires protections contre le froid bricolées par un soldat du Maréchal Paulus, les battoirs gigantesques agités par Michael Phelps pour redevenir champion du monde et les moufles spéciales d’Haroun Tazieff pour prélèvement au bord du Nyiragongo, l’équipement donne un air curieux.
3 – l’efficacité technique. Vous avez déjà essayé de détacher les bords d’un sachet quand vous avez déjà une main dans un autre ?
Mais tout ça n’est rien quand vous arrivez au pool balance pour peser vos achats et que vous devez prendre une étiquette autocollante pour l’apposer sur un sachet en ayant les 2 mains dans d’autres sachets du même type. Comment dire… c’est un peu agaçant comme la pince à cadeaux dans les vitrines des fêtes foraines ou la boîte de corned-beef en camping du couvercle de laquelle s’est décollé – sa race – le petit ustensile prévu pour l’ouvrir !
Je dois confesser que, crise ou pas, après quelques minutes d’une pathétique tentative, les sachets/étiquettes/produits ont tous terminé à la poubelle, que les clients alentours ont pu se familiariser avec quelques expressions « tipo franchute » normalement non référencées dans la langue de Molière, et que je me suis rabattu sur… le préemballé.
Les sachets pour remplacer les gants, c’est un peu comme les chaussettes des Red Hot à la place d’une Durex Lovers Connect.

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