Votre temps d’attente est estimé à…

Déshumanisation glaçante, tête-à-tête imposé avec les machines, overdose d’écrans et de mots de passe pour tout, tout le temps, avec tout le monde. Mon dieu qu’il est devenu difficile de simplement pouvoir parler à quelqu’un qui vous écoute et vous répond dans un créneau horaire cohérent et avec autre chose que des tronçons d’argumentaire récités déformés par un accent exotique. 

Oui, je sais, mon banquier me l’a assez rabâché : pas d’attente pour obtenir un rendez-vous ou passer au guichet, vous pouvez accéder à vos comptes quand vous voulez, les mots de passe garantissent votre sécurité quand les hackers ukrainiens ou les escrocs ivoiriens sont embusqués pour vous pirater, blablabla : je ne parle pas de ça. 

Les services en ligne, c’est très bien – il faut vivre avec son temps – mais ils devraient venir en plus, pas à la place. Récemment, j’ai dû faire remplir ma citerne enterrée de gaz liquide à l’approche de l’hiver par une société avec lequel je suis malheureusement sous contrat, pris par l’ancien propriétaire de la maison. Courriel automatisé – impossible de répondre donc – informant d’une hausse de 120 € la tonne, décidée de façon unilatérale façon « c’est à prendre ou à laisser », la logistique qui n’a en tête que l’optimisation des tournées à son avantage, veut livrer quand vous n’êtes pas là et vous demande de laisser l’accès libre à sa (sic) citerne, c’est-à-dire portail grand ouvert toute la journée, car ils ne s’engagent évidemment pas sur un créneau horaire et, last but not least, l’impossibilité de joindre quelqu’un au téléphone, avec plus de 20 minutes d’attente à écouter en boucle un message narquois genre « vous pouvez aussi vous connecter à notre site/application ». 

La modernité ne passe pas quand elle est imposée de façon aussi péremptoire et au mépris du plus petit savoir-vivre commercial, sans laisser aux générations qui ont encore l’outrecuidance de vouloir parler à quelqu’un, la possibilité de le faire. 

Mais laissez-leur le temps de mourir, chantait Bernie.

J’affirme que le contact en présentiel a encore de beaux jours devant lui et que les entreprises qui, comme les yoghourts, garantiront pour leurs services « avec des vrais morceaux de conseillers à l’intérieur » peuvent encore faire la différence. 

Quand on pense qu’une application comme Okta a pour seule vocation la gestion des identités et des accès… 

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