Beyrouth

J’ai déménagé récemment à Saint-Cannat et mon supermarché aixois favori ne pouvant malheureusement plus – à quelques kilomètres près – me livrer, j’ai dû tester la distribution locale pendant mes congés. Comme tout bon témoin, je jure de dire toute la vérité, rien que la vérité. En d’autres termes, même si ce qui suit est énorme, tout est rigoureusement vrai.
J’aurais pu simplement publier la photo des caddies remplis de tracts périmés et de produits pourris « disponibles » à l’arrivée sur le parking de ce supermarché, mais il m’a semblé utile de relater aussi quelques autres petites choses.
Rayons en partie vides et d’une saleté repoussante, palettes posées dans toutes les travées et obligeant les rares clients à un slalom façon Sébastien Loeb dans les lacets du col de Gérardmer, des défraîchis/pourris partout en FL, dont une pastèque complètement éclatée avec plus de mouches que sur un Viet’ blessé pendant l’ascension de Dominique (pour les incultes, calmez-vous, c’est une colline), et surtout un personnel effarant de non motivation affichée. Une seule caisse ouverte alors qu’il n’y a personne sur la batterie flambant neuve de self-scanning et que l’hôtesse « en charge » discute, au propre comme au figuré, le bout de gras avec sa collègue la cagole de service, les fesses sur le tapis (va-t-elle attaquer le lecteur optique s’il la sort en c… ode inconnu ?), râlant contre les racines noires qui reviennent vite et le prix du coiffeur !
Passage en caisse : j’aurai eu droit à 3 phrases de la part d’une hôtesse ressemblant au Père Fouras en plus maquillée et dont les coudes n’auront pas décollé une seule fois du tapis pour passer mes achats :
1 – « et voilà ! » à la fin du scan de mes quelques articles, dit avec le sourire et la motivation d’un professeur d’instruction civique dans un LEP de Trappes,
2 – « faut l’peser ça ! » craché à 2 jeunes qui venaient après moi et avait acheté un morceau de gingembre qu’ils se sont empressés d’aller reposer,
3 – « on a pas d’air, on a eu trop de monde ! » échangé en ma présence avec Miss Je fais semblant de rassembler les paniers pendant que les 1,20 m d’offres non adaptées accompagnant mon ticket s’impriment lentement.
Au moment de quitter ce cauchemar, je suis encore resté bloqué sur le parking car l’entrée était obstruée par… un camion de livraison qu’un employé essayait tant bien que mal de réceptionner à la mi-journée avec une liasse de BL à la main !
À bientôt 50 ans et avec la moitié d’expérience dans notre Filière, je n’ai jamais, même au fin fond de la Russie orientale, poussé la porte d’un magasin aussi mal tenu.
Depuis, après une inscription d’une facilité déconcertante, j’ai renoué avec la livraison à domicile, cette fois avec Auchan : direct. Pragmatisme et excellent rapport qualité/ prix sont manifestement toujours ancrés dans l’ADN de mon ancien employeur préféré.

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Galerie des glaces

©Photo Xdr

Je me souviens du plaisir que j’avais, gamin, à accompagner ma mère « au » Cora (bah ouais, je suis Lorrain et on allait AU Cora, et quand on croisait un pote venait l’incontournable « Comment qu’c’est euh gros ? » bien connu des Amis de ta Mère).
En plus de pouvoir sournoisement ajouter dans le caddy quelques incontournables de l’époque (on s’en fout de la madeleine de Proust, on veut des œufs surprise Kinder, en les secouant avant pour voir s’ils sont lourds et cachent des soldats qu’on croyait en plomb, des Danino – le jour ou Danone relance cette glace tant regrettée, je jure de construire moi-même mon freezer ! – et des Picorettes – à part peut-être avec les Kit Kat Balls, personne ne s’est jamais approché du mythe depuis), j’aimais tout simplement me rendre dans ce majestueux temple de la consommation, à Houdemont, près de Nancy. 45 tours, San-Antonio, rayon BD,… et surtout, une vraie galerie commerciale.
On y trouvait autre chose qu’une crêperie/glacier bas de gamme, une cafétéria spécialisée en assiettes texanes ou des fringues pour vendeurs de voitures japonaises et hôtesses Sephora.
Je vois avec grand plaisir aujourd’hui que les galeries commerciales reprennent du poil de la bête et ont la volonté de mériter à nouveau le titre de galerie. Même si on restera probablement encore loin des malls fabuleux qu’on peut trouver à l’international, je suis très impatient, par exemple, de voir ce que va faire Auchan – et on connaît l’expertise de la foncière du nordiste pour les galeries – gare du Nord.
Une chose est certaine : si on veut avoir une chance de freiner l’expansion du Dieu e-commerce et de ses Amazones, il faut comprendre que faire ses courses doit redevenir un plaisir et pas une corvée qu’on expédie plus vite que les devoirs du petit un soir de France-Croatie.
Les galeries ont indubitablement leur rôle à jouer.

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Client suivant ! À quand une Centrale de ventes ?

Même si des cultures d’entreprise trop différentes et les savonnages orchestrés sournoisement par quelques médiocres craignant pour leur place ont pu, parfois, lors de premières tentatives pas suffisamment préparées, faire capoter la démarche, les alliances aux achats entre enseignes de la GMS vont inexorablement se multiplier jusqu’à l’échelon Groupe.
A moyen terme, le niveau régional se chargera du seul approvisionnement, locaux compris, le niveau national des assortiments et de leurs spécificités (oui, on vend du chicon pleine terre et du pissenlit blanc dans le Nord, oui, il faut des nectavignes et de la batavia rouge dans le Sud !) mais le niveau continent puis monde du Groupe mettra assurément la main sur les achats purs via des méga centrales.
La partie Production de notre Filière a-t-elle bien intégré cette évolution ?
Sous couvert d’un surestimé parce que vertueux retour en grâce du local, dont les besoins sont d’ailleurs assouvis de préférence via les circuits courts et loin du Grand Satan saigneur de Pov’ Petits Producteurs, nous continuons – mentalité paysanne oblige – à nous crisper sur des approches dispersées et nombrilistes, chaque producteur étant intimement persuadé qu’il fait bien mieux et vaut bien plus que son voisin de champ.
Comme les hordes de barbares, pourtant bien plus nombreuses parfois, sont venues s’empaler par grappes sur les javelots dépassant des tortues romaines, les producteurs marchent encore souvent isolés vers l’abattoir, les boxes de négociation ressemblant plus pour certains à des postes d’estourbissement…
Mais ça n’est pas inéluctable.
Réfléchissez un peu et prenons un exemple. Pendant de longues semaines d’été, le melon pièce est la première vente du rayon FL voire, en fonction de son positionnement géographique, de l’hypermarché. Vous ne pensez pas qu’il y a là matière à négocier autrement que chaque producteur/coopérative dans son coin, pour peser plus lourd dans la balance face aux centrales ? Et pourtant, quels sont les débats récurrents qui font rage autour de notre cucurbitacée favorite ? Lisse ou écrit… vert ou jaune… 12L ou 12Q… voilà un truc dont le consommateur n’a vraiment rien à… ! Et chacun d’y aller de sa petite IGP, de ressortir les oripeaux de la Confrérie de Melon et Melèche, ou d’investir dans la cravate ou la cartonnette qui fera sûrement tomber le consommateur au fond d’un Puits d’Amour !
Prenez garde : d’un côté, les acheteurs, toujours plus puissants, plus formés, plus équipés, plus informés de l’amont et de la décomposition des coûts réels. Je ne sais pas si Terminator mais eux auront souvent raison…
De l’autre, les vendeurs. Il est grand temps « de monter à la Centrale » avec une tête différente de celle d’un ado à qui on impose d’aller visiter sa grand-mère le dimanche après-midi alors que ses potes l’attendaient en bas avec les BMX… Grand temps aussi de s’imposer via des interprofessions ne restant pas au fond de la tranchée quand les balles sifflent : laissez tomber les éternels enfumages marketing (la PLV jamais posée, le leaflet poubelle, la énième étude de GourouConseil…) et bossez les VRAIS sujets à enjeux : modalités de mise en marché pilotée, prix d’achat minimum, prix de vente maximum, encadrement des promotions…

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Même pas en grève !

©Photo Xdr

Assurément, il n’y a qu’en France qu’on pouvait penser à ça : une start-up qui met au point une machine à compter les manifestants ! Restons positifs : cela nous évitera peut-être, pour la prochaine Pancarte Party, la pitoyable surenchère entre les organisateurs, avec l’honnêteté d’un vendeur d’épices sur un marché provençal, et la police, ses faiblesses congénitales en calcul mental étant connues. D’ailleurs, je ne critique aucunement la conception d’un produit répondant à un besoin on ne peut plus réel – c’est l’essence même de tout business –, mais suis juste triste pour mon pays que ça arrive chez nous.
Mais pourquoi ne pas aller plus loin et faire bosser la R&D sur toutes les petites mesquineries dont la mentalité franchouillarde a fait socle ? A quand une application pour poser, dès le 2 janvier, directement, tous les ponts de l’année sans consulter ses collègues et en complétant si besoin les viaducs avec quelques jours enfant malade ? Pourquoi pas une Plouc Box pour tous les blaireaux en demi-pension en village de vacances et qui bourrent le sac à main de maman au petit déjeuner de mauvaises viennoiseries pour tenir jusqu’au buffet de pâtes du soir ? Je propose aussi un site « Balance tout le monde ! », vieille tradition française (mamie, elle, devait écrire à la Kommandantur !) qui permettrait aux jaloux, aux aigris, aux chiennes de garde, de dénoncer à tour de bras,… Pourquoi mon agacement ? Simplement parce que, pour avoir pas mal voyagé, il n’y a vraiment qu’en France qu’on retrouve aussi développé ce chromosome du jamaiscontent et du commentjegruge….

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Aéroport de M… arseille !

©Photo Xdr

Je te dis pas que c’est pas injuste, je te dis que ça soulage !
Alors, aujourd’hui, juste pour me soulager, j’ouvre une nouvelle rubrique sur l’aéroport de Marseille. Cette liste de doléances sera complétée au fur et à mesure de mes pérégrinations.
⁃ Six ans maintenant que j’y prends chaque semaine des avions, six ans que je le connais « en travaux »…
⁃ Sas passeport biométrique systématiquement indisponible à l’arrivée car, selon les gardiens de la PAF, il y a des vols à risque. Raccourci facile avec les vols quotidiens en provenance du bled. Sympa, quand on a près de 15 heures de vols internationaux dans les pattes, de devoir faire la queue plus d’une heure au milieu des cartons d’électroménager et des béquilles/fauteuils roulants…
⁃ Le Quick Pass, pourtant payant, changé de place ou plus long que le chemin traditionnel car regroupé sans annonce avec les SkyPriority.
⁃ La clim et une partie des escalators systématiquement coupés pour faire des économies.
– Il faut aller s’enregistrer dans un hall, seul ouvert, pour revenir embarquer à l’autre bout.
– Le P7 qui ne délivre pas de justificatif, 11 minutes d’attente avant qu’un agent daigne se déplacer pour m’expliquer qu’il faut aller se l’imprimer… sur internet.

Peut-être le Directeur de cet aéropauvre a-t-il été rendu sourd aux plaintes des clients par la cisaille crispante des cigales, peut-être le seul objectif est-il d’être le moins cher, peut-être le Responsable Service Clients a-t-il été bétonné dans une dalle, toujours est-il que la prestation est absolument lamentable et ce en permanence. Ça n’est vraiment pas digne de la deuxième ville de France.

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Livraison… sa race !

©Photo xdr

J’ai déjà eu l’occasion de dire tout le bien que je pensais du service livraison à domicile mis en place par certaines enseignes. On va faire ses courses à pied, sans avoir à chercher une hypothèque place et risquer de se faire rayer la voiture par la nuche de service, on garde la partie plaisir de choisir, en particulier les produits frais, on n’a pas besoin de se lobotomiser encore un peu plus en cliquant sa liste sur un écran, on vous emballe les courses… et on vous dépose les sacs devant la porte de votre domicile suivant un créneau horaire resserré. Super service donc. Mais, car il y a malheureusement toujours un mais, 2 écueils de taille à la perfection sont en train tout bonnement de le torpiller :
1 – Face au succès manifeste de ce service, l’enseigne se croit obligée d’introduire au fur et à mesure toute une liste de restrictions : pas trop loin du magasin, pas plus de X packs d’eau, facturation d’un forfait emballage (il serait d’ailleurs juridiquement intéressant de voir s’il est partiellement supprimé pour le client qui insiste pour emballer lui-même), facturation des sachets si on ne les ramène pas, facturation si on ne rapporte pas les seuls sachets blancs autorisés et en nombre suffisant, supplément de… 7 € pour une livraison le dimanche ! Ça commence à ressembler à « livraison gratuite mais il faut tout payer »… On coupe mais on laisse quand même toute la longueur !
– Beaucoup plus grave à mon sens, nous avons ici un magnifique exemple des limites de l’externalisation, car la livraison est « confiée » à une société marseillaise dont les livreurs, a quelques exceptions près, ressemblent plus à un chouf de La Castellane qu’à un livreur. Coup de sonnette rageur et répété avant d’avoir eu le temps de bouger, pas de bonjour, annonce du seul nom de l’enseigne genre « il fait chaud et ça me fait braire de devoir travailler pour livrer un bourge d’Aixois alors que je pourrais regarder le foot comme tout le monde ! », sachets balancés sur le paillasson, pas de signature du BL au cas où il y aurait des réparations, fruits rouges écrasés, 2 œufs cassés…
Quand on en parle avec les hôtesses de caisse, elles extrêmement aimables et serviables, elles avouent, gênées, que de nombreux clients se plaignent (dont ma suivante en caisse, Marie-Agnès – ça ne s’invente pas –, une femme charmante aux yeux bleus magnifiques…), mais que la société de livraison, qui paye mal ses employés, qui a un turnover hallucinant, mais qui est difficilement remplaçable, s’en moque.
Puis vient l’éternel et impuissant « essayez de faire un courrier au Directeur »…
Tous les ivrognes le savent, la modernisation de la flotte ne facilite pas forcément le dernier kilomètre !

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Pas bio à voir !

©Photo Xdr

Je visitais récemment une société fascinante de professionnalisme, spécialisée dans la lutte biologique pour la protection des cultures.
J’ai pu faire connaissance, entre autres auxiliaires, avec Aphidius Colemani, une guêpe parasite très efficace dans la lutte contre certains pucerons : elle infecte l’intérieur du puceron qui va alors se momifier et mourir. Collé au microscope, je me posais la question de savoir si les bobos nostalgiques de Maya qui s’élèvent – à juste titre – avec les apiculteurs contre la disparition des abeilles seraient aussi prompts à se mobiliser contre le génocide des pucerons. Après tout, ils sont victimes de milliers de mini aliens en pyjama rayé (non, Riddley, le 1er volet avec Sigourney, délicieusement angoissant, pas la daube réchauffée de Covenant !) et nous sommes complices de ce nano massacre. Une nouvelle cause pour Super Hipster ou Vegan Woman ?

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Macron président des riches, Mélenchon leader des… !

Je ne sais pas si M. Macron est le président des riches, je dirais plutôt de ceux qui veulent travailler, car aucun pays ne s’est construit/reconstruit grâce aux assistés ou aux geignards qui revendiquent 35 heures sur 24, mais je suis sûr qu’Hollande a été un pauvre président.
Alors, comment expliquer que cet intermytho du spectacle se permette, après avoir couvert la France de ridicule pendant 5 ans, au point de devoir se cacher sous un casque de scooter, la moindre remarque sur son successeur ? Et Mélenchon ? Que cherche l’aboyeur professionnel, perché sur son double deck ou boycottant Le Louvre, en éructant ce qualificatif de « président des riches » à la marée des aigris de service au cerveau envasé ?
Gardons-nous qu’un jour le pouvoir soit entre les mains d’assembleurs sans programme dont le seul talent aurait été de regrouper anciens et nouveaux communards, indépendantistes et chevelus en tous genres… Jusqu’à maintenant, nous associions le nom de Sanchez à une formidable championne de tennis qui a fait honneur à l’Espagne. Ajourd’hui, c’est aussi celui d’un recycleur sans face qui est bien loin de cette notion d’honneur…
Comme dirait Bernie : « Au loin faites que je ne vois jamais de drapeau, que les gosses continuent à rire à être beau, faites que s’épanouissent les familles, sans le poids d’un marteau ni celui d’une faucille. »

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Elle va marcher, patron !

©Photo Xdr

Vous savez ce qu’est une « voiture dernier voyage » ? C’est un véhicule jugé impropre à la circulation chez nous (si, si… même à Marseille !), difficilement réparable pour passer le contrôle technique, et qu’on expédie à l’étranger, en Afrique par exemple.
À l’heure où un passage chez le garagiste se résume chez nous à la mise sur banc de véhicules bardés d’électronique, la détection automatique et informatisée des points de maintenance à traiter et le remplacement systématique des composants incriminés, que reste-t-il de l’art de la mécanique et du « on ne change que si vraiment nécessaire » d’antan ?
En revanche, là-bas, vous avez des gens manuellement doués et par obligation débrouillards, qui font beaucoup avec rien (le contraire de nos députés…), apprennent sur le tas, fabriquent, avec des outils eux-mêmes bricolés, des pièces uniques à la demande. Alors, bien sûr, l’esthétique est africaine et la fiabilité des véhicules plus italienne que germanique, mais bon, il convient quand même de s’interroger. Quand l’Europe a tendance à prendre l’Afrique pour la poubelle de ses vieux diesels, les Africains eux font l’effort de fouiller dans le fond des-dites poubelles pour continuer à s’en servir. Société de consommation, obsolescence programmée, acceptée et assumée d’un côté, recyclage sans limites pour moins nantis de l’autre, quitte à oublier un peu la sécurité. La bonne approche est probablement, comme souvent, à mi-chemin de brousse…

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